Les caméras de vidéosurveillance efficaces contre la délinquance: une idée reçue
Depuis le début des années 1990, la vidéosurveillance se développe sans frein. Sans raison, aussi, si l'on en juge par un rapport d'information du Sénat publié mercredi 17 décembre. Car rien ne permet d'affirmer que ces centaines de milliers de caméras servent à lutter contre la délinquance. Le constat est assez piteux pour les municipalités, les collectivités ou les sociétés qui ont investi lourdement dans ces systèmes depuis une quinzaine d'années.
Pas moins de 400.000 caméras sont recensées en France, sur la voie publique ou dans les lieux ouverts au public (selon les autorisations délivrées en 2007 par le ministère de l'intérieur). Qu'on le nomme vidéosurveillance, vidéoprotection ou vidéocontrôle, ce phénomène est en pleine expansion depuis les années 1990. Au nom de l'efficacité des caméras contre la délinquance. Hélas, «la question de l'efficacité de la vidéosurveillance (...) n'a toujours pas été tranchée», assène un rapport du Sénat qui, publié le 17 décembre, n'est pas loin de tordre le cou à cette vieille idée reçue.