La rénovation des logements, c’est toujours pas maintenant

Sur le papier, tout va bien : le plan de rénovation énergétique de l’habitat annoncé en mars (voir ici) est enfin opérationnel. Le premier ministre se déplace en personne à Arras, dans le Pas-de-Calais, jeudi 19 septembre, pour annoncer l’ouverture du « guichet unique » de la rénovation thermique, qui doit simplifier l’accès des ménages à l’information. La prime de 1 350 euros annoncée par François Hollande pour les foyers moyens est disponible. Les subventions sont renforcées pour les plus modestes. L’objectif de rénovation annuelle de 500 000 logements par an est sur les rails.
Mais concrètement, les moyens manquent derrière ces annonces. Ainsi le ministère du logement se réjouit de la création de « points rénovation info service », « véritable service public de proximité » et « clé de voûte du dispositif ». En réalité, l’avancée est surtout dans le vocabulaire puisque le réseau se compose de structures déjà existantes, renommées pour l’occasion : les espaces info énergie (déjà sous-dotés en personnel), les guichets de l’agence nationale de l’habitat (Anah) ainsi que des agences départementales d’information sur le logement (Adil). Un millier d’emplois d’avenir sont en cours de recrutement pour partir au contact des ménages les plus précaires, mais il va falloir les former et ils ne seront pas en mesure d’accompagner les foyers tout du long. Un numéro de téléphone est ouvert pour informer les particuliers, mais au prix d’un appel local : « Ils ne sont même pas fichus de créer un numéro vert », qui serait payé par le destinataire de l’appel, peste un expert, « je ne savais pas qu'il y avait encore des prix locaux distincts des nationaux. »