Bastien François: «La réforme constitutionnelle est au mieux inutile, au pire dangereuse»
Entretien avec Bastien François, spécialiste de la Constitution et des institutions: «Si on inscrit dans la Constitution qu’on peut déroger aux droits fondamentaux, on crée un état d’urgence permanent», dit-il.
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L’Assemblée nationale a adopté jeudi 19 novembre la prolongation de l’état d’urgence de trois mois, par 551 voix contre 6 et une abstention, en même temps qu’elle rénovait la loi de 1955 qui avait défini cet état d’urgence en pleine guerre d’Algérie. Pour être définitivement adopté, le projet de loi sera présenté devant le Sénat en séance publique vendredi matin. Au-delà des trois mois, François Hollande a annoncé une révision de la Constitution qui permettrait de graver dans le marbre cet état d’urgence et sans doute de faire passer d’autres régimes dérogatoires au droit commun articulés à la lutte contre le terrorisme.
Pendant plusieurs semaines, Mediapart s’est plongé dans les archives de la République sur la guerre d’Algérie (1954-1962), dont certaines ont été déclassifiées seulement fin 2021. Tortures, détentions illégales, exécutions extrajudiciaires : les documents montrent comment se fabrique la raison d’État, alors que l’Algérie célèbre les 60 ans de son indépendance.
Et si le climat était une victime de la guerre en Ukraine ? Face au risque de pénurie énergétique provoquée par le conflit, les pays européens préparent un recours accru au charbon et au gaz fossile. Une marche arrière alarmante, à l’heure de l’urgence climatique, qui met en lumière notre terrible retard en matière de transition écologique.
Cet Égyptien a été tué par balle mi-juin après une course-poursuite entre les policiers et la camionnette où il se trouvait, avec d’autres sans-papiers. Présenté comme un « migrant », il vivait en fait en France depuis 13 ans, et s’était rendu en Italie pour tenter d’obtenir une carte de séjour.
Une semaine après avoir dû admettre que les informations concernant le couple de députés Garrido-Corbière étaient fausses, l’hebdomadaire « Le Point » a été condamné en diffamation dans une tout autre affaire, en raison d’une base factuelle « inexistante ». Un fiasco de plus pour la direction de la rédaction, qui a une fâcheuse tendance à publier ses informations sans les vérifier.
par
David Perrotin,
Antton Rouget
et Marine Turchi
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