À Paris, un propriétaire de magasins Franprix accusé d’« exploiter » des sans-papiers
Le projet de loi « immigration » pose la question de la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension. Mediapart a enquêté sur les pratiques d’un franchisé qui fait appel à une main-d’œuvre étrangère « corvéable à merci », selon plusieurs témoins. Il admet un « loupé » avec un salarié mais dément toute forme d’exploitation.
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L’hommeL’homme fait preuve d’un calme olympien. Mais il suffit de creuser un peu pour découvrir une colère contenue, à laquelle s’entremêlent déception et amertume. « Il m’a mis dehors juste parce que j’ai osé réclamer mes salaires impayés », résume Mobio lorsque nous le rencontrons le 22juillet 2022, un épais dossier à la main. Très vite, le sans-papiers accuse son ancien employeur, propriétaire de six magasins franchisés Franprix et G20 à Paris, de l’avoir « exploité ». « C’est un vrai réseau d’abus de pouvoir et d’esclavage », dénonce cet Ivoirien arrivé en France avec un visa en 2015 et dont la demande d’asile a été définitivement rejetée en 2019.