La loi immigration va aggraver « un racisme structurel » dans l’hébergement d’urgence
Le texte, voté mardi 19 décembre, exclut des structures d’urgence les déboutés du droit d’asile et ceux ayant reçu une obligation de quitter le territoire. Une discrimination de plus à l’égard des exilés, souligne la chercheuse Camille Gardesse.
LaLa loi « immigration » adoptée mardi 19 décembre prive d’accès à l’hébergement d’urgence les déboutés du droit d’asile et les personnes visées par une obligation de quitter le territoire (OQTF). Pour la chercheuse Camille Gardesse, maîtresse de conférences à l’École d’urbanisme de Paris, qui a coordonné le livre Crise du logement, crise de l’accueil : défis sociaux de l’habitat dans la France des années 2020 (L’Harmattan), cette loi est « une brèche dans l’inconditionnalité de l’hébergement ». Alors que près de trois mille enfants dorment à la rue, en majorité des exilés et des demandeurs d’asile, cette loi vient entériner une discrimination structurelle qui fait que la France s’est habituée à voir dormir des familles à la rue pour peu qu’elles ne soient pas blanches.