Martine Aubry a été logiquement plébiscitée dans son fief lillois (76,5% des voix, contre 13,38% pour Royal et 10,13% pour Hamon) et recueille un correct 62,5% dans le Nord (20,66% pour Royal et 16,86% pour Hamon), bénéficiant à Lille d'une forte participation (85% ) et d'un bon report des voix de Delanoë. Dans un discours tardif – elle a attendu le ralliement de Benoît Hamon –, elle s'est engagée à «porter le renouvellement du parti», «des générations et des comportements» et «les valeurs de la gauche». «Il faudra se rassembler dès lundi. Pas un socialiste ne doit manquer», s'est-elle projetée. Le récit de la soirée.
AA la fédération socialiste du Nord, à Lille, jeudi 20 novembre, les spéculations ne portaient pas tant sur les résultats que sur la venue de Martine Aubry. Car à minuit et demi, la candidate nordiste n’avait toujours pas pointé le bout de son nez depuis son vote, à 18 heures, dans sa section du Vieux-Lille. Devant le siège de la «fédé», rue Lydéric, la meute de journalistes s’impatiente dans le froid. Tout juste ont-ils prêté attention au passage de Pierre Mauroy, figure locale respectée. Faute de fêter l’arrivée de leur star locale, les militants célèbrent celle du Beaujolais nouveau. Un camion éboueur passe et klaxonne joyeusement. «Vas-y Ségo, monte!» hurle un partisan d’Aubry un peu éméché.