Justice

Jugement camouflet sur l’affaire Alègre

Dans un jugement rendu à Toulouse le 26 mars, le tribunal correctionnel a condamné les deux anciennes prostituées calomniatrices du printemps 2003, dont les délires expurgés puis montés en épingle avaient servi de point de départ à l'affaire Alègre. Motivant sa décision avec des «attendus» affûtés, ce jugement démonte une cabale en forme de vengeance au profit d'un quotidien local, qui imprima la cadence grâce à des relais au sein même du Palais de justice et à la complicité d'avocats retors, d'enquêteurs monomaniaques et de journalistes moutonniers. Hors dépêche d'agence, aucun organe de presse n'a rendu compte d'un tel diagnostic, six ans après l'emballement médiatique. Mediapart rompt ce silence gêné.

Antoine Perraud

L’Affaire Alègre a connu, dans le plus grand silence médiatique, une forme de conclusion judiciaire. C’était à Toulouse, le 26 mars. Un jugement du tribunal correctionnel condamnait pour dénonciation calomnieuse deux anciennes prostituées, Christelle Bourre dite Patricia et Florence Khelifi dite Fanny. Elles étaient poursuivies par trois des principales cibles de leurs accusations aussi infondées que délirantes: un homme politique (Dominique Baudis) et un magistrat (Marc Bourragué) injustement dénoncés pour leur participation à de prétendues orgies scélérates, ainsi qu’un policier faussement dépeint en prévaricateur monnayant son silence (Michel Moreau).

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