Dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Bobigny, le public est divisé : à gauche, les membres du Collectif 8 juillet, venus soutenir les six victimes de tirs de Flash-Ball ; à droite, les collègues des trois policiers jugés depuis le 21 novembre pour violences volontaires. Les premiers arborent des tee-shirts noirs « Gardiens de la paix mon œil » ; les seconds, en jeans, survêtement ou treillis, sont pour certains armés. Questionnés, ces derniers affirment être en service et faire partie du service d’ordre du tribunal. À l’entrée, il a fallu l’intervention du procureur pour qu’un militant et une victime, dont les sacs avaient été fouillés à deux reprises, se voient restituer leurs tracts. « Pendant dix minutes, les agents ont sorti un par un tous les documents de ma chemise, dont mes papiers Pôle emploi, c’était humiliant et pour nous retarder », dit Romain, du Collectif 8 juillet. Entre policiers et militants se joue une lutte sourde, en vue d'occuper le maximum de places dans la salle pour ce procès emblématique. Leurs versions semblent aussi irréconciliables que ces deux groupes.
Flashball, les ravages d'une arme Reportage
«Aucun blessé, zéro incidence», affirme un policier jugé après un tir de Flash-Ball
Montreuil, le 8 juillet 2009 : six tirs de Flash-Ball, six blessés dont Joachim Gatti, éborgné. Mais les trois policiers qui comparaissent depuis lundi 21 novembre 2016 devant le tribunal correctionnel de Bobigny assurent avoir agi en situation de légitime défense et n’avoir vu aucun de ces blessés.
23 novembre 2016 à 14h30