Une pauvreté très ordinaire à l'épicerie sociale de Niort
A l'épicerie sociale de Niort, on peut faire ses courses à des prix défiant toute concurrence : 10% du prix habituel. Le service est réservé aux moins de trente ans en grande difficulté ou sans ressource. Mediapart y a passé un après-midi. On n'y rencontre pas que des gens très pauvres ou exclus, mais aussi des jeunes de moins de 25 ans privés de RMI, et même des salariés.
KatherineKatherine («avec un K») Espinoza prend son rôle très au sérieux. Avant, c'était plus coulant, dit-elle. Mais maintenant qu'elle tient la caisse, elle traque les cartes gribouillées (celles où le "7" de 2007 est grossièrement maquillé en 8) et les packs de lait filoutés. Katherine veille au grain. Quand un quidam se présente, elle le hèle : «Mission locale ou assistante sociale?» Pour commencer les emplettes, il faut lui dire par qui on est envoyé. Au moment de payer, elle voudra voir la carte qui atteste que l'on a bien moins de 30 ans (les services de l'épicerie sont réservés aux moins de 30 ans), que l'on touche des revenus inférieurs au Smic. Il y a des «magouilles», dit Katherine.