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Des effets pervers dans la lutte aveugle contre la délinquance

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, pense pouvoir réduire la délinquance en augmentant son «coût» par des peines plus fortes

La rédaction de Mediapart

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, pense pouvoir réduire la délinquance en augmentant son «coût» par des peines plus fortes. Or, un rapide raisonnement économique montre l'absurdité de cette proposition: «Il est fort possible que le groupe le plus délinquant soit dans cette situation précisément parce que les activités légales auxquelles il peut prétendre ne sont pas assez intéressantes, écrit Denis Colombi. Cela peut être dû à des phénomènes de discriminations, des difficultés d'accès à l'emploi légal ou à des emplois suffisamment rémunérateur. Par conséquent, la sensibilité de ce groupe aux coûts de la délinquance va être plus faible : une augmentation de 10% de ces coûts va provoquer une diminution de la délinquance inférieure à 10% - c'est ce que l'on appelle une élasticité. Il est possible que cette élasticité soit proche de zéro - une augmentation des coûts de la délinquance n'a aucun effet ou un effet négligeable sur la délinquance - voire soit positive : dans ce cas-là, une augmentation des coûts de délinquance parce qu'il stigmatise un peu plus le groupe en question, et renforcerait les discriminations ou les difficultés d'accès à l'emploi, entraînerait une augmentation de la délinquance...»

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