Dossier Élus, cadres : les autres affaires financières du RN
Outre les affaires qui visent le RN ou ses dirigeants, plusieurs élus ou cadres du parti ont été mis en cause pour des atteintes à la probité, ou bien devant les prud’hommes.
Propos antisémites, racistes et homophobes, abus de confiance aux petits épargnants, rien ne rebute le Rassemblement national quand il s’agit d’investir des candidats dans le sud de la Bretagne. Pour le plus grand bonheur des groupuscules de l’extrême droite radicale.
L’ancienne eurodéputée Maxette Pirbakas, que le RN présentait comme sa « spécialiste de l’agriculture », a été condamnée, jeudi 27 juin, dans une affaire de détournements au sein du syndicat agricole révélée par Mediapart.
L’ancienne « spécialiste de l’agriculture » du RN est soupçonnée d’avoir détourné 57 000 euros des caisses d’une fédération de la FNSEA. Mais, à quelques semaines des élections européennes, l’élue Maxette Pirbakas ne répond pas aux convocations de la justice.
Selon des informations de Mediapart, la cellule anti-blanchiment Tracfin a transmis, fin 2022, un signalement à la justice concernant des financements du millionnaire Charles Gave à plusieurs candidats d’extrême droite, dont Éric Zemmour.
Le parquet de Draguignan a ouvert une enquête préliminaire sur la gestion de la ville de Fréjus par David Rachline. Hier érigé en élu exemplaire, le vice-président du Rassemblement national est aujourd’hui soupçonné d’atteintes à la probité après les révélations du livre-enquête « Les Rapaces ».
Érigé en élu exemplaire pendant des années, le vice-président du RN voit la gestion de sa ville sévèrement mise en cause dans un livre, « Les Rapaces ». S’il annonce une plainte en « diffamation », les dirigeants du parti, eux, n’ont pas réagi sur le fond de l’enquête, qui évoque notamment des atteintes à la probité.
Déjà mise en cause dans une enquête sur des détournements au sein de la FNSEA, l’élue Maxette Pirbakas, ancienne figure du RN, a été condamnée à verser plus de 160 000 euros à un assistant qu’elle n’a pas payé pendant deux ans et demi.
Selon nos informations, une série de perquisitions est en cours lundi 5 décembre, visant deux élus RN, dont Edwige Diaz, vice-présidente du parti, dans le cadre d’une enquête du Parquet européen. La justice se penche sur des soupçons d’emploi fictif, lorsque la députée était assistante parlementaire européenne en 2018-2019. L’élue dénonce un « règlement de comptes » d’anciens du RN.
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Selon nos informations, l’enquête du parquet européen visant Edwige Diaz, la vice-présidente du Rassemblement national, soupçonnée d’emploi fictif lorsqu’elle était l’assistante d’un eurodéputé, a été classée sans suite le 5 octobre.
Selon nos informations, le parquet de Perpignan a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons d’emploi fictif visant Mohamed Bellebou, ancien assistant du député frontiste Louis Aliot.
Son parti vient d’être condamné mais ce n’est pas tout : Marine Le Pen est mise en examen pour « détournement de fonds publics » dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs du RN, alors qu’elle ne cesse de dénoncer la corruption du « système ».
Cette assignation intervient à un moment où le RN fait face à de graves difficultés financières : les derniers comptes déposés par le parti font état de pertes à hauteur de 19,2 millions d’euros et de dettes atteignant 24,4 millions d’euros.
Mickaël Ehrminger, ex-salarié de la campagne de Marine Le Pen, a été condamné mardi aux prud’hommes pour non-respect de sa clause de confidentialité. Le RN lui reproche d’avoir dévoilé à Mediapart les coulisses de la campagne. Le parti est en revanche condamné à lui verser près de 20 000 euros au titre de ses demandes reconventionnelles.
Toujours prompt à dénoncer les affaires touchant les autres partis, le FN a investi, en position éligible, plusieurs candidats visés par des enquêtes judiciaires, voire mis en examen. Le 9 novembre, Marine Le Pen, tête de liste dans le Nord, a refusé pour la seconde fois de se rendre à sa convocation chez les juges dans l'affaire du financement du FN.
Alors que Marine Le Pen dénonce la « corruption » et les « magouilles électorales » de « l'UMPS », elle accepte volontiers le ralliement ou le soutien de personnages sulfureux. Dernier exemple en date : le soutien du maire (ex-UMP) de Roquebrune, qui accumule les ennuis judiciaires.
Rattrapé par ses factures de campagne, réglées en partie par son adjointe, contrairement à ce que prévoit la loi, le maire FN d’Hayange voit sa défense s’effondrer. Dans un enregistrement daté du 21 août, dont Mediapart publie le verbatim, Fabien Engelmann explique que son mandataire financier n’avait « pas assez d'argent sur son compte » et que son adjointe a donc « payé une partie » des dépenses d'imprimerie. « C'était convenu comme ça », lui rappelle-t-il.