Près de Roissy, Mediapart a pu rencontrer des étrangers enfermés en vue de leur expulsion. Depuis la « loi Collomb », ils risquent 90 jours de rétention, au lieu de 45. « C’est mentalement qu’il faut tenir », disent-ils. Beaucoup seront finalement libérés. Reportage.
Arrêtés, convoyés, placés en rétention, conduits sur le tarmac puis laissés « libres » après un malaise de la mère : entre mardi 4 et jeudi 6 juin, une famille ukrainienne, installés en France depuis quatre ans, a été ballottée entre Langogne et le centre de rétention administrative de Cornebarrieu, près de Toulouse.
Alors que Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir au Brésil, la France a délivré plusieurs obligations de quitter le territoire à des personnes brésiliennes séropositives, souvent transgenres. Certaines vivent depuis plusieurs années en France, où elles disposaient jusqu’alors de titres de séjour provisoires au nom de l’accès aux soins.
Scolarisé en France depuis deux ans, Aluisio Quintai est une nouvelle fois menacé d’expulsion. Son solide dossier et les récentes félicitations reçues du ministre de l’éducation nationale ne suffisent pas aux yeux de la préfecture des Bouches-du-Rhône, pour laquelle le jeune homme « ne justifie pas d’une intégration notable ».