Début juin, la préfecture du Rhône a pris une OQTF contre un médecin algérien exerçant en France depuis sept ans. Elle a été annulée par la justice fin septembre mais dans l’attente de son nouveau titre de séjour, il lui est interdit de travailler. Son absence a précipité la fermeture de lits en cancérologie.
Depuis l’atroce meurtre d’une fillette de 12 ans la semaine passée à Paris, l’extrême droite et la droite sont bien décidées à en faire le symbole des échecs du gouvernement, et à utiliser la douleur d’une famille, le choc de la population, comme carburant idéologique.
Des étrangers interpellés cette semaine à Paris ont défilé vendredi devant le juge pour contester leur enfermement en rétention, près de l’aéroport de Roissy, en vue de leur expulsion. Certains, en état de grande vulnérabilité, ne comprenaient pas ce qui se jouait pour eux.
Gérald Darmanin a affirmé dimanche qu’un Algérien de 26 ans, brièvement soupçonné puis mis hors de cause, serait malgré tout expulsé, faute de papiers. Tirant argument de ses précédentes arrestations, le ministre alimente les obsessions communes du Rassemblement national et d’une partie de la droite.
Plusieurs familles ayant fui la guerre ont reçu, fin avril, une décision de la préfecture de Seine-Maritime leur indiquant que la protection temporaire ne leur était pas accordée, alors qu’elles avaient un titre de séjour permanent en Ukraine. Le tribunal a suspendu ces décisions.
Une trentaine d’agents du ministère du travail se sont invités, mardi, dans le bureau du directeur de l’unité de Seine-Saint-Denis pour réclamer la réintégration d’un de leurs collègues. Ce dernier a été remercié après l’expiration de son titre de séjour.
Sous couvert de lutte contre l’immigration clandestine, la France durcit brutalement l’octroi de visas aux habitants du Maghreb. En campagne présidentielle, Macron confirme qu’il entend lui aussi imposer l’immigration comme le problème numéro un en France.
La préfecture du Calvados s’est fendue cet été d’un communiqué révélant l'identité et le parcours d'un demandeur d’asile soudanais enfermé en rétention, le mettant ainsi en grave danger en cas de retour dans son pays.
En Meurthe-en-Moselle, de très nombreux jeunes majeurs étrangers sont menacés d’expulsion, après avoir été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE). Un collectif s'est constitué pour dénoncer leur condition. Quatre d’entre eux ont rencontré le préfet mi-juin.
Après la régularisation médiatisée d’un apprenti boulanger à Besançon, Yaya Camara, apprenti électricien, se bat lui aussi pour obtenir des papiers et pouvoir terminer sa formation. De nombreux cas similaires existent en France.
Fin novembre 2020, Laye Fodé Traoréiné, un jeune Guinéen apprenti boulanger à la Huche à pain à Besançon (Doubs), s’est vu signifier par les autorités de quitter le territoire français. Depuis, son employeur fait son possible pour que sa situation soit régularisée, entre pétition en ligne et grève de la faim.
Des contrôles d’identité à répétition visent, depuis un mois, des exilées chinoises. D’après nos informations, un député LREM met en garde, dans un courrier, le ministre de l’intérieur : « Il ne faudrait pas utiliser la situation sanitaire pour conduire des opérations qui ne sont pas justifiées par le droit. »
Dans un rapport dévoilé mardi, cinq associations d’aide aux étrangers dénoncent les effets de la loi « asile et immigration » adoptée en 2018, levier de la politique d'expulsion du gouvernement. Les éloignements ont augmenté de 9% l'an dernier.
Mehdi Medjahed est arrivé en France il y a treize ans. Interpellé lors d’un contrôle policier qui a dégénéré, cet agent de sécurité incendie a fait l’objet avant même la fin de sa garde à vue d'une obligation préfectorale à quitter le territoire.
Le 28 janvier à l’aube, la police frappait à la porte de la maison où était hébergée la famille Mehmeti, dans le centre de Pamiers (Ariège). Ils ont aussitôt été rapatriés de force en Albanie, après quatre ans de séjour en France.
Ces derniers mois, les « charters » se sont multipliés vers l’Albanie ou la Géorgie, avec l’appui de l’agence européenne Frontex. Mais expulser coûte très cher à la France, presque un demi-milliard d’euros en 2018 selon un rapport récent.