En France, six projets d’attentats attribués à l’ultradroite ont été déjoués depuis 2017. La professionnalisation de ces groupes, leur facilité à s’armer et les profils hétéroclites des activistes inquiètent les services de renseignements. Retrouvez toutes nos enquêtes.
Au moins dix personnes, dont une majorité d’Afro-Américains, ont été tuées samedi, à Buffalo (État de New York), par un jeune homme blanc armé d’un fusil d’assaut. Il a été arrêté sur place. Les autorités dénoncent une nouvelle tuerie à caractère raciste venue d’un suprémaciste blanc.
Plusieurs mineurs se retrouvent impliqués dans des affaires de terrorisme d’ultradroite ces dernières années. Mediapart révèle le cas d’un groupuscule et de son leader récemment interpellés.
Alors que les arrestations se multiplient ces derniers jours dans les milieux d’ultradroite, la DGSI a, selon nos informations, redéployé des moyens humains pour faire face à cette menace. À ce jour, neuf enquêtes judiciaires sont en cours sous une qualification « terrorisme » et 53 militants mis en examen.
La justice a condamné mardi le chef du groupuscule français d’ultradroite OAS à neuf ans d’emprisonnement ferme avec maintien en détention, lors du premier procès pour terrorisme d’ultradroite jugé en France depuis 2017.
Leur projet ? « Accélérer » la guerre raciale. L’arrestation de radicaux d’extrême droite par la DGSI mentionne des références à une mouvance nationaliste blanche structurée aux États-Unis mais jusqu’ici peu présente en France. Décryptage d’une menace émergente encore méconnue du grand public.
Les premiers éléments de personnalité connus de l’auteur de la gifle au président de la République correspondent aux profils des militants d’ultradroite esquissés par un rapport du parquet général.
Un agent infiltré a permis de démanteler AFO, cette cellule d’ultradroite qui planifiait l’empoisonnement des rayons d’alimentation halal des supermarchés. Treize infiltrations ont été réalisées par l’antiterrorisme depuis 2018. Dernier volet de notre série.
Un rapport du parquet général de Paris, que révèle Mediapart, alerte sur le retour de la menace terroriste d’ultradroite. S’appuyant sur sept affaires, il détaille la professionnalisation des groupes, leur facilité à s’armer et les profils hétéroclites des activistes, pour partie bien insérés. Premier volet de notre série.
Un rapport du parquet général de Paris consacré à l’ultradroite évoque la « porosité idéologique » avec les groupes masculinistes. Il montre que la reconstruction d’une masculinité hégémonique est l’un des moteurs d’action des terroristes contre la « décadence » de la société. Deuxième volet de notre série.
Dans un rapport que Mediapart a révélé le 23 mai, le parquet général de la cour d’appel de Paris établit des rapprochements entre les militants d’ultradroite et les djihadistes, notamment sur les modes opératoires envisagés.
Franco Albrecht, lieutenant de la brigade franco-allemande, est soupçonné d’avoir planifié des attentats sous la fausse identité d’un demandeur d’asile venu de Damas. Il est jugé à partir de jeudi à Francfort.
Avant d’être arrêté pour un projet d’attentat, visant notamment une loge maçonnique et le ministre de la santé, Thibaud Rufra faisait des saluts fascistes au sein de groupuscules néonazis. Avant cela, le jeune homme de 29 ans avait également figuré sur la liste FN de Haguenau, aux municipales de 2014.
Malgré les troubles psychiatriques de son auteur, le Parquet national antiterroriste s’est saisi de l’attaque mortelle de Villejuif. En octobre, il l’avait aussi fait pour la tuerie à la préfecture de police de Paris. Mais pas pour l’attentat contre la mosquée de Bayonne. Comment expliquer ces différences de traitement ?
Comment un attentat raciste a-t-il pu atteindre une ville d’accueil comme Bayonne ? Depuis lundi, la question taraude élus, représentants des cultes et militants associatifs, parfois désemparés. Cette attaque s’inscrit dans la continuité de plusieurs actes de militants d’extrême droite visant, depuis sa construction, la mosquée devant laquelle l’ancien candidat du FN Claude Sinké a tiré sur des fidèles.
En garde à vue, Claude Sinké, ex-candidat du FN et assaillant de la mosquée de Bayonne, a expliqué mardi qu’il voulait « venger la destruction de la cathédrale de Paris » qu’il attribue à des musulmans. Le Rassemblement national tente de prendre ses distances, mais l’avait investi en 2015 malgré des propos haineux tenus auparavant sur Facebook.
En refusant de nommer l’attentat de Bayonne pour ce qu’il est, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, familier des abus de langage et piètre politique, aggrave encore son cas.