De la découverte de faits parfois très anciens aux procès puis au rapport de la Commission indépendante, les dernières années ont été rythmées par les affaires de violences sexuelles dans l’Église catholique française, longtemps enfermée dans le déni. Tous nos articles.
Sous pression et en proie à des tensions internes, l’Église catholique française s’est livrée lundi à un exercice de transparence très relatif sur les évêques mis en cause dans des dossiers de violences sexuelles. Après chaque scandale, l’institution promet de « tirer les leçons ». En vain.
Alors que le pape François a demandé pardon pour les violences commises dans les pensionnats autochtones du Grand Nord, le Canada a sollicité l’extradition du père Joannes Rivoire, visé par des accusations d’agressions sexuelles sur mineurs. En 2017, Mediapart avait retrouvé le religieux, caché en France depuis 1993.
Le nouveau président de la Conférence des évêques de France (CEF), élu en avril, affiche sa fermeté contre les abus de pouvoir de prêtres. Pourtant, lorsqu'il était en poste au diocèse de Paris, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a maintenu au contact de jeunes un prêtre dont le comportement posait selon lui un « réel problème ».
La Ciase a effectué vingt-deux signalements auprès des parquets pour des violences sexuelles dont elle a eu connaissance dans le cadre de ses travaux. Ce chiffre, peu élevé au regard du nombre de victimes identifiées, pose de nombreuses questions sur les suites à donner à ce rapport accablant.
Après la remise du rapport de la Ciase, la Conférence des évêques de France veut éviter toute remise en cause de l’institution alors que prêtres et fidèles réclament des actes forts. Son président Éric de Moulins-Beaufort a été convoqué mardi par le ministre Darmanin.
Si la violence sexuelle est une pratique systémique de l’institution ecclésiastique, il ne suffit pas de demander pardon et de payer. Il est nécessaire d’exiger un processus de destitution de l’Église.
Le sociologue a fait paraître « Des soutanes et des hommes », une enquête sur la masculinité des prêtres catholiques. Il a également participé à l’enquête de l’Inserm qui a révélé l’ampleur des violences sexuelles dans l’Église. Pour lui, ces deux sujets sont liés par la culture patriarcale et de silence du catholicisme.
Une semaine après le rapport sur les violences sexuelles, « À l’air libre » interroge la culture patriarcale qui règne dans l’Église, avec Josselin Tricou et Sabine Sauret (auteurs), Antoinette Frety (avocate) et Laurence Poujade (Sentinelle).
Mgr Ravel a vigoureusement dénoncé, mardi 5 octobre, la responsabilité de l’Église dans les violences commises par des ecclésiastiques. Mais face à la demande d’une victime, il a refusé de rendre publique la suspension d’un prêtre alsacien, désormais retraité.
Alors qu’il communique depuis des mois sur le « séparatisme islamiste », l’exécutif n’a pas eu un mot pour condamner les propos du président de la Conférence des évêques de France, selon qui « le secret de la confession [...] est plus fort que les lois de la République ». Un silence qui s’ajoute à l’embarras observé depuis la publication du rapport sur les violences sexuelles dans l’Église.
Sans attendre la publication du rapport Sauvé, l’Église a déjà acté l’essentiel de son dispositif d’indemnisation des victimes et souhaite collecter 5 millions d’euros. Des questions subsistent sur l’origine des fonds, l’évaluation des préjudices ou la responsabilité de l’institution.
La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a rendu son rapport. Une étude estime que 330 000 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l’Église depuis 1950, dont 216 000 de membres du clergé.
Ce soir, notre émission est consacrée aux violences sexuelles dans l’Église de France, après les conclusions de la commission Sauvé. Avec Antoine Garapon, de la Ciase, Yolande du Fayet de la Tour, victime, et le père Cédric Burgun, spécialiste du droit canonique.
L’Église espagnole continue d’exclure toute enquête au niveau national sur les violences sexuelles commises sur des mineurs. Mais certaines congrégations tentent d’enclencher une dynamique.
À l’étranger, de nombreuses enquêtes ont déjà été menées sur les violences sexuelles dans l’Église. Elles ont mis en lumière des milliers de victimes et à chaque fois la responsabilité des institutions catholiques.
Le parquet a requis une peine de huit ans de prison minimum à l’égard de Bernard Preynat, vendredi 17 janvier. Coupable de multiples agressions sexuelles sur mineurs, l'ancien prêtre n'a pas, au terme de son procès, convaincu entièrement ses victimes de la sincérité de son repentir.