Une enquête, menée en partenariat avec la chaîne suédoise SVT1, révèle comment la fraternité Saint-Pie-X a couvert plusieurs cas de prêtres accusés d’agressions sexuelles. Une société intégriste où les prêtres fautifs sont régulièrement déplacés dans une « prison dorée » nichée dans les Alpes françaises, loin de toute justice ordinaire.
Archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio a défendu la fraternité auprès de l’État argentin. Mediapart et la chaîne suédoise SVT1 publient des lettres signées de sa main, attestant la proximité entre le pape progressiste et la société intégriste.
En 2010, alors qu’il était archevêque de Buenos Aires, le pape François a commandé une contre-enquête pour innocenter un célèbre prêtre argentin condamné pour pédophilie. Pour la première fois, un juge argentin confirme à Mediapart et Cash Investigation avoir fait l’objet d’une tentative d’influence de la part de l’Église.
C’est le fruit d’un an d’enquête : 25 évêques, dont cinq sont toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’abus sexuels, qui ont laissé derrière eux 339 victimes présumées. Un Spotlight français.
Selon nos informations, le cardinal Philippe Barbarin a eu connaissance de cinq cas de prêtres accusés d’abus sexuels dans son diocèse, sans saisir la justice. Trois autres cas complètent cette liste de négligences, dont deux clercs condamnés mais laissés en poste.
Afin d’échapper aux autorités judiciaires ou éviter des scandales médiatiques, l’Église, depuis 1990, a déplacé plus de 90 prêtres impliqués dans des affaires de pédophilie, révèlent Mediapart et l'émission Cash Investigation (France 2). Pour la France, une destination fétiche: l’Afrique.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt pour agressions sexuelles sur mineurs au Canada depuis 20 ans, un religieux français est toujours réfugié à Strasbourg, sans jamais avoir été jugé. Son parcours met en lumière le sombre passé des pensionnats autochtones du Grand Nord.
Les affaires récentes d’abus sexuels au sein de l’Église ont mis en lumière l’existence d’une justice canonique méconnue, parallèle à notre système laïque. Une juridiction complète, avec ses tribunaux, ses magistrats et ses condamnations. Un système fondé sur le salut des âmes, mais qui questionne sur la capacité de l’Église à gérer ces affaires en interne.
La Cour de cassation vient de rejeter le pourvoi en cassation formé par la défense du père Preynat. Une victoire pour les victimes de ce prêtre lyonnais, accusé d’agressions sexuelles sur mineurs. Une sixième victime se serait également constituée partie civile.
Quatre nouveaux témoins se sont confiés à Mediapart sur les thérapies déviantes de Tony Anatrella, prêtre parisien éminent, conseiller au Vatican et “psy de l’Église”. Dix ans après les premiers signalements, le religieux est de nouveau accusé d’abus sexuels sur majeurs.
Selon les informations de Mediapart, une assignation au civil a été envoyée ce vendredi matin à Monseigneur Jean-Michel di Falco pour viols et agressions sexuelles sur mineur, quinze ans après avoir fait l’objet d’une enquête préliminaire en 2001, classée sans suite. Le diocèse de Paris est également assigné pour préjudice secondaire.
Faute de charges suffisantes et de preuves sur l’intention de dissimuler les faits, le parquet de Lyon vient de classer sans suite les plaintes visant le cardinal Philippe Barbarin. Si la justice reconnaît qu'il a été informé entre 2005 et 2010 du passé pédophile du père Preynat, la prescription le sauve au plan pénal.
Alors que le procureur de la République de Lyon doit se prononcer sur « l’affaire Barbarin » au terme de l’enquête préliminaire, le clergé affiche une unité de façade. Mais, en interne, des prêtres ne cachent plus leurs désaccords avec la hiérarchie et sa gestion des scandales de pédophilie.
Dans une lettre stupéfiante que révèle en intégralité Mediapart, le Vatican reconnaît pour la première fois « l'indulgence suspecte » des « petits gris » de Saint-Jean à l'égard de la pédophilie et d'autres actes de violence. La communauté demande « pardon à toutes les victimes et à leurs familles » et promet des réformes.
Walter Robinson est ce journaliste du Boston Globe qui a dévoilé l'énorme affaire de pédophilie dans l’Église américaine, en 2002. Incarné par Michael Keaton dans le film Spotlight, il suit le scandale qui frappe l'Église en France et explique comment, dans tous les pays, la stratégie est la même : « exfiltrer » discrètement les prêtres mis en cause et étouffer les affaires. Mediapart l'a rencontré.