Proche et Moyen-Orient Entretien

En Egypte, la confiance perdue de Morsi et ses «Frères»

Après la mobilisation monstre de dimanche, qui a rassemblé plusieurs millions de personnes dans l’ensemble des gouvernorats d’Égypte, le président a reçu un ultimatum à la fois des manifestants et de l'armée. Ultimatum rejeté mardi matin. État des lieux des forces en présence et des options sur la table avec Clément Steuer, chercheur en sciences politiques au Caire.

Pierre Puchot

En Égypte, le rapport de force est désormais plus clair : dimanche 30 juin, plusieurs millions de personnes ont défilé aux quatre coins du pays – sans doute la plus importante manifestation populaire de l'histoire de l'Égypte – pour la destitution du président Morsi, en place depuis une année. Lundi, le siège des Frères musulmans au Caire a été incendié. Quatre ministres ont démissionné. Fort de l'immense succès de la mobilisation, l'opposition a donné 36 heures au président issu des « Frères musulmans » pour annoncer sa démission. L'armée a également publié un communiqué en ce sens. La présidence a rejeté ce mardi ces ultimatums. Mais acculé, Mohamed Morsi a désormais une marge de manœuvre très limitée s'il souhaite encore préserver l'avenir politique de la confrérie tout en évitant à son pays de sombrer dans un conflit politique sans fin, dont l'armée finirait nécessairement par tirer profit.

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