En Turquie, «une mobilisation hétéroclite qui échappe aux partis»
Les mouvements de protestation en Turquie ont pris une ampleur jamais vue depuis l'arrivée au pouvoir de l’AKP en 2002, alimentés par une répression violente qui a fait deux morts et près de deux mille blessés. Entretien avec Élise Massicard, chercheuse à l’Institut des études anatoliennes, qui vit à Istanbul.
EnEn Turquie, la mobilisation contre le gouvernement a pris une nouvelle ampleur. Lundi 3 juin, la police turque a utilisé à nouveau des gaz lacrymogènes pour disperser un millier de manifestants à Ankara. Ces tirs sont intervenus alors que ces protestataires, pour la plupart jeunes et étudiants, se réunissaient sur la place de Kizilay, cœur de la capitale et théâtre dimanche de violents affrontements. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, les violences ont fait plus d'un millier de blessés à Istanbul et au moins 700 à Ankara. D'après l'Association des médecins turcs, un jeune manifestant turc de 20 ans a été tué dans une collision avec un taxi au cours d'une manifestation. Un autre jeune homme de 22 ans est mort lundi 3 juin à l'hôpital après avoir été atteint par des tirs pendant une manifestation dans le sud du pays. À Paris, un appel à manifester mardi à 14 heures près du Châtelet, à Paris, a été lancé sur Facebook par un comité de soutien aux manifestants turcs, baptisé « Resistanbul ».