En Belgique, « Médor » promet du journalisme indépendant « pétri à la main »
Sa sortie a été un temps menacée par la manœuvre judiciaire d’un laboratoire pharmaceutique mécontent de l’enquête qui lui est consacrée. Médor, trimestriel papier finalement en vente depuis le mardi 1er décembre, espère bousculer la presse indépendante belge.
DeDe notre envoyé spécial à Bruxelles. - Entre le renforcement des mesures sécuritaires contre le terrorisme, le titre de « fossile d’or » décerné à la Belgique en marge de la COP21 et le « Thalassogate » royal, c’est l’une des rares raisons de se réjouir à Bruxelles ces jours-ci : une nouvelle revue d’enquête et de reportage, indépendante et en français, vient de se lancer. Médor devait être disponible en librairie le 20 novembre. Mais ce trimestriel n’a obtenu que mardi 1er décembre le feu vert de la justice belge, après l’action musclée d’un laboratoire pharmaceutique qui a tenté de bloquer sa vente. « Il y a trois ans, lors de l’une de nos toutes premières réunions, nous émettions le souhait de faire “du journalisme de journalistes”. Cet objectif peut paraître a priori un peu petit joueur. Il est pourtant aussi ambitieux que de vouloir encore faire du “pain de boulangerie” alors que les grandes surfaces en proposent moins cher, plus vite et avec une odeur de cuisson diffusée en spray, écrivent les 19 fondateurs du « magazine coopératif » dans leur éditorial manifeste. Ce journalisme pétri à la main implique de se remettre à l’enquête, de contourner les machines de guerre que sont devenus les services de communication, et d’investir notre territoire, la Belgique. »