BombayBombay (Inde), de notre correspondant. -« Y penser toujours, n’en parler jamais.» Tel est le principe auquel s’est résigné François Hollande, alors que le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, entame jeudi 9 avril une visite de trois jours en France. Penser à quoi ? Au contrat du siècle, remporté en février 2012 par Dassault Aviation, portant sur la fourniture de 126 avions de combat Rafale, pour un montant fixé initialement à 12 milliards de dollars (11 milliards d’euros). L’adage, inventé par Léon Gambetta en 1871, a de quoi faire réfléchir… Car le ministre de l’intérieur de l’époque faisait allusion à la défaite des armées de Napoléon III devant la Prusse, à Sedan, et il faudra attendre près d’un demi-siècle pour que la revanche, qui tenait alors les Français au ventre, soit satisfaite, à la fin de la guerre 1914-18. L’actuel chef de l’État a donc encore de la marge : il n’y a que trois ans que ce dossier des Rafale traîne en longueur. Huit ans, si l’on se réfère à la publication de l’appel d’offres par Delhi. Et dix ans, quand on se souvient qu’un premier tour de piste avait été engagé sous la présidence de… Jacques Chirac.