Après trois semaines de manifestations pour dénoncer une fraude électorale, Evo Morales, le chef de l’État bolivien, a cédé face à la pression de la rue et a démissionné de la présidence, le 10 novembre, après plus de treize années au pouvoir. Retour sur une fin de semaine qui a fait basculer l’histoire bolivienne.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
LaLa Paz (Bolivie), correspondance.– Après une nuit de chaos et de pillages, La Paz s’est réveillée abasourdie le 11 novembre au matin, sous le choc. Aucun véhicule dans les rues. Le téléphérique, habituellement bondé, ne circulait pas, les magasins étaient fermés et les passants se faisaient très rares. Pour ceux dont les quartiers n’avaient pas été touchés par les violences, les images de la veille circulaient en boucle sur tous les réseaux sociaux : des magasins vandalisés, des groupes cagoulés semant la terreur dans la rue, les maisons de plusieurs opposants incendiées (celle du recteur de l’université publique et d’une journaliste de la télévision universitaire notamment), des flammes de plusieurs mètres sortant par les fenêtres, dans les beaux quartiers de la ville.