Dossier Notre dossier sur les soulèvements populaires dans le monde
Nos principaux reportages, analyses, enquêtes et entretiens publiés depuis le 1er septembre 2019 relatant les révoltes partout dans le monde pour une meilleure justice sociale et plus de démocratie. Les articles sont ici classés par pays et non par ordre chronologique.
Fait exceptionnel pour la Colombie, les Colombiens unis de casseroles et de pancartes sont dans la rue pour protester contre le gouvernement du président de droite Ivan Duque. Les manifestations se déroulent à Bogotá, mais aussi à Cali, Medellín ou Barranquilla.
Traditionnellement, les habitants de Hong Kong originaires de la province du Fujian, dans le sud-est de la Chine, restent loyaux envers le Parti communiste chinois. C’est l’un des maillons du Front uni, cette vaste toile tissée par le PCC pour conquérir les cœurs et les esprits. Aujourd’hui, ils se mobilisent contre les militants pro-démocratie.
La plupart des manifestations, qui ont commencé vendredi 15 novembre ont pris fin. Internet a été en grande partie rétabli. Le régime a annoncé que la répression serait terrible et la peine de mort pourrait être appliquée. On estime déjà que 4 000 personnes ont été arrêtées.
Face à l’ampleur des manifestations qui ont suivi l’annonce, vendredi soir, de l’augmentation du prix de l’essence, le régime de Téhéran a coupé Internet. Le mouvement de contestation semble se poursuivre en dépit d’une répression violente. Trois membres des forces de l’ordre auraient été tués, une centaine de banques déjà incendiées. Les gardiens de la révolution se préparent à intervenir.
La police n’exclut pas l’usage de balles réelles pour venir à bout de ces « repaires de criminels », de ces « usines d’armes » que seraient devenues les universités contrôlées par des « émeutiers ».
Mouvement sans leader, la révolte hongkongaise s’organise essentiellement horizontalement sur les réseaux sociaux. Pour mobiliser les habitants, annoncer les futures actions et sensibiliser les étrangers, de nombreuses affiches sont placardées un peu partout dans la ville, renouvelant et modernisant ainsi la tradition de l’affichage politique.
Après dix jours de relative accalmie, Hong Kong vient de connaître un nouveau week-end de manifestations marqué par le retour des affrontements violents. Pour la première fois depuis le début de la contestation, la police a fait ce dimanche massivement usage de canons à eau pour disperser les manifestants. Un premier tir à l'arme à feu contre les contestataires a été effectué par les forces de l'ordre. Le photographe Rémy Soubanère a suivi les affrontements durant tout le week-end.
Le nouveau pouvoir bolivien affirme vouloir mener une transition pacifique jusqu’à l’organisation de nouvelles élections, après le départ forcé d’Evo Morales, qui a dénoncé un coup d’État. Mais la police et l’armée ont réprimé férocement les manifestations de ses partisans, provoquant au moins 21 morts.
Evo Morales, le président bolivien contraint à la démission et qui s’est vu accorder l’asile politique par le Mexique, s’était fait élire en 2006, pour son premier mandat, sur la promesse d’un gouvernement indigéniste et respectueux de l’environnement. Mais il s’en est progressivement éloigné au point de susciter des contestations au sein même de ses anciens alliés. La chercheuse Laetitia Perrier-Bruslé nous explique le projet d’Evo Morales et les résistances qu’il a rencontrées.
Après trois semaines de manifestations pour dénoncer une fraude électorale, Evo Morales, le chef de l’État bolivien, a cédé face à la pression de la rue et a démissionné de la présidence, le 10 novembre, après plus de treize années au pouvoir. Retour sur une fin de semaine qui a fait basculer l’histoire bolivienne.
La Bolivie a enfin pu connaître vendredi les résultats définitifs du vote de la présidentielle : Evo Morales est élu dès le premier tour pour la 4e fois. L’opposition dénonce une élection frauduleuse et appelle à une mobilisation « permanente et pacifique », tandis que l’Organisation des États américains et l’Union européenne réclament un second tour.
Au milieu des manifestations qui agitent le Chili depuis trois semaines, flotte souvent le drapeau des Mapuches, peuple autochtone en quête d'autonomie et réprimé pendant des décennies. Pour l'ensemble du pays, les couleurs mapuches sont devenues un symbole de résistance. « [Nos] jeunes n’ont plus peur des militaires, ils ont grandi avec », souligne l'un de leurs porte-parole.
Quinze jours après le lancement d’un mouvement de protestation contre l’augmentation du ticket de métro, le pays continue de se mobiliser tous les jours. Les Chiliens tentent de transformer une explosion sociale inattendue en réforme réelle d’une société avide de changement. À Santiago, des groupes informels se constituent pour discuter politique, pendant que des manifestants n’hésitent pas à en découdre avec la police.
La sociologue Emmanuelle Barozet, chercheuse au centre d’études du conflit et de la cohésion sociale à la Faculté de sciences sociales de l’Université du Chili à Santiago, revient pour Mediapart sur le grand récit social et politique de la transition démocratique au Chili, basé sur la promesse de faire baisser la pauvreté.
Valeria Bustos, présidente d’un comité de quartier à Santiago, témoigne de la crise actuelle au Chili. Engagée il y a peu dans le parti politique Convergencia Social, lancé par des figures des mouvements étudiants de 2006 et 2011, elle évoque l’influence des protestations à l’étranger, notamment celles des « gilets jaunes ».
Consenties et négociées par les élites autoritaires, les transitions vers la démocratie ont étouffé des contradictions qui se réveillent aujourd’hui. Instruit par l’expérience espagnole, le clan Pinochet a particulièrement verrouillé le régime chilien, d’où la revendication actuelle d’un changement de Constitution.