Série Épisode 1 Holodomor, une mécanique de l’aveuglement

Holodomor : ce que la France savait de la famine en Ukraine

À la fin de l’été 1932, Paris est informé que « les denrées manquent partout » dans la « République socialiste soviétique d’Ukraine ». En mars 1933, le « grenier à blé de la Russie », signale l’ambassadeur, connaîtrait même « des cas de cannibalisme ». En août, la famine paraît incontestable. 

Pierre Alonso

Kyiv (Ukraine), Paris (France).– Les premières alertes arrivent dès la fin de l’été 1932. Le 13 septembre, l’ambassadeur de France à Moscou écrit à « son excellence Monsieur Édouard Herriot, président du conseil, ministre des affaires étrangères », que « de nouvelles mesures […] témoignent de la gravité de la crise alimentaire ». Dans ce télégramme de deux pages, François Dejean analyse les nouvelles restrictions imposées aux personnes étrangères vivant en Union soviétique, qui jouissaient jusqu’alors d’un « régime alimentaire privilégié », comme le signe d’une forte dégradation de la production agricole.

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