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Espagne: Podemos met la pression pour gouverner avec les socialistes

Pablo Iglesias a braqué un peu plus les dirigeants du PSOE en présentant, lundi, les « bases politiques » détaillées d’un gouvernement des gauches auquel Podemos veut participer. Ce sont officiellement les socialistes qui ont la main. Leur candidat, Pedro Sanchez, se présentera à l’investiture le 2 mars.

Ludovic Lamant

Personne ne pourra dire qu’il n’avait pas été prévenu. Depuis le lancement de Podemos en janvier 2014, Pablo Iglesias ne s’en cache pas : il est fan de la série télé Game of Thrones, inventaire moyenâgeux des coups tordus et des stratégies retorses. Le patron du mouvement anti-austérité, arrivé en troisième position aux législatives du 20 décembre, a l’air de prendre un certain plaisir, ces jours-ci, à entretenir sa stratégie de tension avec les socialistes du PSOE, avec qui il continue d’espérer former un gouvernement « progressiste » dans les semaines à venir.
Flanqué de son expert en économie, Nacho Alvarez, Iglesias a présenté lundi à la presse un document d’une centaine de pages, qui constitue « les bases politiques pour un gouvernement stable et avec des garanties ». Dans l’esprit d’Iglesias, cette coalition inclurait, outre Podemos (69 députés) et le PSOE (90), les communistes d’IU (2) et les élus de Compromis (une formation de gauche de la région de Valence, alliée à Podemos aux législatives de décembre, mais qui a, depuis, repris ses distances). Au total, cela ne formerait pas une majorité (161 sièges sur 350) et il resterait ensuite à convaincre certains de s’abstenir plutôt que de voter contre cet exécutif. L’entreprise s’annonce périlleuse, mais elle se tente, juge-t-on du côté de Podemos. « Je vais tout donner pour que ce gouvernement de coalition soit possible », a assuré le patron de Podemos.

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