Asie et Océanie Analyse

Indonésie : les deux faces de « Jokowi »

À l’étranger, le nouveau président indonésien a sérieusement entaché sa réputation de dirigeant intègre et réformiste en refusant sa grâce à 14 condamnés à mort pour trafic de drogue, dont le Français Serge Atlaoui, dont la condamnation vient d'être confirmée ce lundi. À l’intérieur, Jokowi a perdu une partie de son crédit en multipliant les concessions aux politiciens et aux oligarques.

René Backmann

Le 20 octobre 2014, l’entrée en fonctions du nouveau président indonésien Joko Widodo – « Jokowi » pour ses compatriotes – avait été accueillie avec curiosité à l'étranger et avec une fébrilité incrédule à l'intérieur. Pour la première fois depuis l’indépendance de l’ancienne colonie néerlandaise, en août 1945, un chef d’État démocratiquement élu succédait à un autre chef d’État démocratiquement élu. Pour la première fois aussi, c’était un candidat réformiste issu de la société civile et non un représentant de l’oligarchie politico-militaire qui accédait au pouvoir dans cet immense archipel, peuplé de 250 millions d’habitants et où vit la plus grande population musulmane de la planète. Après 21 ans de régime parlementaire et de socialisme « non aligné », puis 32 ans de dictature militaro-affairiste et 17 ans de démocratisation partielle sous contrôle oligarchique, l’Indonésie était-elle au seuil d’un changement historique ? 

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