Migrations

Réfugiés de Palestine : des générations d’exils successifs

Deux familles palestiniennes réfugiées en France ont accepté de nous raconter leurs trajectoires, minées par des déracinements. Le premier en 1948, lors de la « Nakba », puis au siècle suivant leur exil d’une Syrie en guerre. Et aujourd’hui, l’impression d’une « nouvelle Nakba ».

Ameer Alhalbi et Sophie Boutboul

Toulouse (Haute-Garonne).– « Nous sommes en exil, ce n’est pas notre terre », lui a toujours répété sa mère. Depuis son appartement toulousain, une cigarette à la main, Khalil Abu Salma, 56 ans, se souvient de ces mots. Sa mère lui décrivait le lac où elle nageait dans les années 1940, les pêcheurs tout autour, à Safed, au nord-est de la Palestine, « comme si elle y était toujours », retrace ce professeur de littérature arabe, reconverti en restaurateur à Toulouse. « Ma mère avait une foi absolue en cette idée que nous reviendrions à Safed… En grandissant, l’idée a grandi avec nous. » Sur le canapé du salon, son épouse Maysoun et leurs deux enfants l’écoutent avec attention.

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