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Japon : le kamikaze en vie malgré lui

En 1945, Tadamasa Itatsu réchappe à trois missions suicides. Rongé par la culpabilité, il crée trente ans plus tard un musée où sont exposées les lettres de ses camarades morts pour la patrie. Parmi elles, 333 pourraient être inscrites au patrimoine mondial. 

La rédaction de Mediapart

Il arrive tel un petit vieux. Le corps sec, légèrement courbé, vêtu d’un marcel et d’un pantalon de toile. Prendre le rendez-vous fut fastidieux, car Tadamasa Itatsu a l’oreille fatiguée, n’entend rien au téléphone et n’a pas d’ordinateur pour correspondre par mail. Le rencontrer oblige à la patience d’un échange épistolaire, alors même que le temps semble compté. Car l’homme est un incroyable survivant. Assis sur le tatami de son bureau encombré d’archives et de vieux clichés noir et blanc, son corps s’anime dès la première question. « J’aurai bientôt 90 ans et je suis très en forme, s’exclame Tadamasa Itatsu, tout en sourires et flexions de bras. Ne me comparez pas aux anciens qui ont mal au dos et sont tout recroquevillés. Je fais du tennis trois fois par semaine et je gagne à chaque fois que je vais à un championnat ! »

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