Madrid (Espagne), envoyé spécial. - La formule grinçante de ce professeur de sciences politiques a bien résumé la soirée électorale : « Le sondage qui avait le mieux anticipé les résultats du 26 juin, c’était les élections du 20 décembre », a ironisé Pablo Simón (que Mediapart avait déjà interviewé ici). Non seulement les enquêtes d’opinion, qui prédisaient, unanimes, le « sorpasso » (le dépassement des socialistes du PSOE par la coalition Unidos Podemos), ont eu tout faux. Mais surtout, rien ne dit que ce nouveau scrutin va permettre de sortir la vie politique madrilène de sa paralysie, tant les résultats sont proches de ceux de l’an dernier : le Parti populaire (PP, droite au pouvoir) a remporté le scrutin avec 33 % des voix, suivi du PSOE (22,6 %), puis de la coalition Unidos Podemos (21,1 %) et enfin de Ciudadanos (centre-droit, 13 %).
Si la dynamique de campagne des dernières semaines semblait plutôt ancrée à gauche, rythmée par une bataille entre les rivaux Pedro Sanchez (PSOE) et Pablo Iglesias (Podemos), c’est à droite que s’est produit le principal changement dans les urnes : un net décrochage de Ciudadanos (il perdu huit sièges) au profit du PP, qui a conforté sa stature de vainqueur. Le jeune parti du catalan Albert Rivera, souvent présenté comme le « Podemos de droite », a peut-être payé auprès d’une partie de ses électeurs le « pacte » qu’il avait conclu – en vain – avec le socialiste Pedro Sanchez, lors des négociations du printemps.
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.