International Analyse

L'Arabie saoudite se place à l'avant-garde de la contre-révolution

Farouche défenseur du statu quo régional, Riyad a entrepris de tout faire, à l'intérieur du royaume mais aussi en matière de politique étrangère, pour s'opposer aux soubresauts du monde arabe.

Thomas Cantaloube

Quand les averses du « printemps arabe » ont commencé à balayer les vieux dictateurs tunisiens et égyptiens, puis menacé d'emporter leurs homologues libyens, syriens, yéménites ou bahreïnis, tous les regards se sont tournés, attentistes, vers l'Arabie saoudite. Poids lourd du monde arabe, terriblement rétrograde, sans espace de liberté, avec une population jeune et de nombreux pauvres en dépit de ses fabuleuses richesses pétrolières, le royaume semblait un bon candidat pour une explosion révolutionnaire. Il n'en a rien été. Non seulement l'alliance multi-séculaire entre la famille régnante et le clergé wahhabite a fonctionné à plein pour neutraliser toute velléité de contestation, mais l'appareil d'État n'a pas flanché, réprimant dans l'œuf les timides tentatives de manifestation ou de contestation. Et, afin de ne rien laisser au hasard, le roi Abdullah, 87 ans, a ouvert les cordons de la bourse pour injecter près de 100 milliards d'euros pour augmenter les salaires des fonctionnaires, entamer la construction de 500.000 nouveaux logements, soulager les dettes des étudiants et des chômeurs et, bien entendu, augmenter le budget de la police religieuse.

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