Silvio Berlusconi, 36 procès et une guerre ouverte contre les magistrats
Pendant près de trente ans, l’ancien premier ministre a rythmé la vie publique italienne de ses 36 procès. Son destin politique est à la croisée de deux chemins judiciaires : le sien et celui de toute une partie de la classe dirigeante du pays. À l’aube du procès des financements libyens en France, premier épisode de notre série sur ces hommes d’État étrangers qui ont eu affaire à la justice.
L’histoireL’histoire de Silvio Berlusconi n’est pas celle d’un homme politique rattrapé par la justice mais celle de la justice italienne rattrapée par la politique. Dans son ouvrage Il Santo (« le saint », non traduit), qui retrace l’ensemble de l’épopée judiciaire berlusconienne, le journaliste et directeur du quotidien Il Fatto Quotidiano, Marco Travaglio, prête cette phrase à celui qui est alors un entrepreneur à succès : « Si je n’entre pas en politique, on va m’arrêter et je vais faire faillite. » Selon lui, ces mots ont été prononcés en privé aux écrivains Indro Montanelli et Enzo Biagi, quelques semaines à peine avant de lancer le parti de centre droit Forza Italia, fin 1993. Trente ans plus tard, force est d’admettre que cette stratégie a payé.