Un très long entre-deux-tours a succédé à une campagne très disputée pour la conquête de la présidence de la République par deux anciens présidents, le sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, et son challenger Lula, historique représentant du Parti des travailleurs, qui sollicite un troisième mandat.
Douze ans après avoir quitté le pouvoir, Lula a signé un retour triomphal lors d’une cérémonie alliant la pompe du protocole et de nombreuses festivités. Mais la situation du pays est bien différente de 2003, lors de sa première victoire, quand l’économie mondiale décollait et l’État brésilien se consolidait.
Après une campagne tendue, l’ancien président du Parti des travailleurs réussit son retour aux affaires. Avec 50,9 % des suffrages exprimés contre 49,1 % pour son adversaire Bolsonaro, il remporte l’élection la plus serrée depuis la chute de la dictature. Si une partie du Brésil exulte, le pays est désormais profondément déchiré.
Gestion catastrophique de la pandémie de Covid, crise sociale, destruction environnementale et mauvais résultats économiques : le bilan des quatre années de pouvoir de Jair Bolsonaro est calamiteux, mais le bolsonarisme profite pourtant d’un soutien encore fort d’une partie de la population. Explications.
Les quatre années de gouvernement Bolsonaro ont réconcilié l’électorat avec les avancées du lulisme. Dans le Minas Gerais, récupérer les voix populaires sera décisif pour le candidat du Parti des travailleurs.
Les deux candidats ont multiplié les visites dans le Minas Gerais, champ de bataille majeur de l’élection présidentielle dont le second tour se tient dimanche 30 octobre. Le sortant Bolsonaro espère conquérir cet État qui l’a placé derrière Lula au premier tour.
Si Lula rassemble 48,4 % des voix au premier tour, Bolsonaro crée la surprise en dépassant les 43 %. La vigueur de l’extrême droite se retrouve aux élections législatives et des gouverneurs locaux qui se déroulaient aussi dimanche. Le mois de campagne qui reste s’annonce tendu.
Après deux mandats triomphants, une interdiction de participer aux dernières élections et 580 jours de prison, Lula peut l’emporter cette année, peut-être dès le premier tour ce dimanche. Retour sur une longue bataille judiciaire et politique.
Dimanche 2 octobre, les Brésiliens sont appelés à choisir entre le président sortant Jair Bolsonaro et l’ancien chef d’État de gauche Luiz Inácio Lula da Silva. Après un mandat marqué par les violences, les outrances et une politique économique favorable aux plus riches, Lula affirme vouloir réconcilier le pays. Avec l’espoir de l’emporter dès le premier tour.
Alors que le camp Bolsonaro met en avant une reprise vigoureuse, le Brésil reste engoncé dans une crise profonde. Depuis près de dix ans, le pays ne connaît plus de croissance et voit ressurgir la pauvreté et la faim. L’élection ne présente pas de vraie issue à cette crise.
Dans un Brésil en pleine campagne présidentielle, avant le premier tour dimanche 2 octobre, la déforestation et les conflits autour de la terre sont plus que jamais synonymes de violences pour les populations autochtones. Reportage au Mato Grosso do Sul.
Dans l’État de Roraima, quarante ans après une première ruée vers l’or, les orpailleurs illégaux sont de retour en masse dans le territoire Yanomami, favorisés depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. À la veille de l’élection présidentielle, les orpailleurs tentent de pousser leur avantage.
Une présidente destituée, un ex-président en prison et de mauvais résultats aux élections locales… : au Brésil, le Parti des travailleurs a subi une succession de revers sévères et semblait avoir touché le fond. Mais après quatre ans de Bolsonaro, le parti et son principal représentant, Lula, peuvent à nouveau espérer l’emporter. Un peu plus de 40 ans après sa fondation par Lula, le métallo de Saõ Paulo, dans la foulée des grandes grèves de la fin des années 1970, retour sur l’aura d’un parti ternie par les affaires de corruption, qui déclenche haines et passions alors que son vieil héraut va tenter de relever le flambeau électoral face au président d’extrême droite sortant, Jair Bolsonaro, en octobre prochain.
À 76 ans, l’ancien président entame sa sixième campagne, 12 ans après avoir quitté le pouvoir. Banni de la dernière présidentielle, incarcéré un an et demi, Lula a vu ses condamnations annulées en 2021. Faute de successeur ou de candidat de troisième voix crédible, il semble le seul capable de déloger Jair Bolsonaro.
Les évangéliques représentent 30 % de la population du Brésil. Lors de la dernière élection présidentielle, ils ont massivement voté en faveur de Jair Bolsonaro. Lors du prochain scrutin, le Parti des travailleurs de Lula espère attirer une partie de cet électorat traditionnellement conservateur.
Dans le nord-est du Brésil, l’IVG d’une enfant de 10 ans, violée par son oncle, a déclenché à l’été 2020 une manifestation anti-avortement et mis en lumière les manœuvres du gouvernement et de ses alliés fondamentalistes pour restreindre toujours plus le droit à l’interruption volontaire de grossesse.
À force de menaces, Benny Briolly, élue au conseil municipal de Niterói (État de Rio de Janeiro) a été contrainte, pour protéger sa vie, de quitter le Brésil en mai. La militante de gauche, noire et trans, a fait de son exil, aujourd’hui terminé, un instrument politique et médiatique.
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