Dans le bourg de Sderot, à un kilomètre de Gaza à vol d’oiseau, ou dans les villes un peu plus éloignées d’Ashkelon ou Netivot, la guerre en cours est d’abord, et surtout, un bruit continu et sourd d’explosions, rythmé aussi par les alertes aux roquettes palestiniennes.
À Mevasseret Tsion, à quelques kilomètres de la vieille ville de Jérusalem, la télé est branchée 24 heures sur 24 sur les chaînes d’info. Moti Levy, propriétaire d’un garage, estime que l’énormité des attaques du Hamas le 7 octobre a fait changer le pays de paradigme vis-à-vis de son armée.
Alors que le ministre israélien de la défense annonce que le conflit est entré dans une nouvelle phase, les familles des 229 otages détenus à Gaza se sont rassemblées samedi dans la capitale israélienne, après une nuit d’angoisse et d’incertitude.
Depuis deux semaines, l’armée israélienne répète aux habitants du nord de l’enclave et de la ville de Gaza de se déplacer vers le sud pour « leur propre sécurité ». Selon l’ONU, plus d’un million de personnes ont suivi cet ordre d’évacuation. Elles n’ont pas pour autant été épargnées par les bombardements.
Dans ces deux camps surpeuplés de réfugiés palestiniens, les incursions de l’armée israélienne n’ont pas commencé après les attaques du Hamas, le 7 octobre. Elles durent depuis des années. Reportage sur cet état de guerre de basse intensité.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le photographe Arthur Larie et le rédacteur Bastien Massa ont parcouru le pays du nord au sud, en passant par la Cisjordanie, pour documenter les conséquences de la guerre sur les civils des deux côtés du mur, alors que Gaza demeure inaccessible à la presse étrangère.
Depuis le début de la guerre, des milliers de Gazaouis travaillant en Israël sont réfugiés en Cisjordanie. Une longue attente ponctuée par l’inquiétude pour leurs familles restées à Gaza et la peur d’être arrêtés par l’armée israélienne.
Alors que les affrontements entre le Hezbollah et Israël s’intensifient à la frontière, les villages du sud du Liban se préparent à l’éventualité d’une guerre. Reportage.
Un raid de l’armée israélienne visant à arrêter des membres du Hamas a fait 13 morts dont une majorité de jeunes et d’enfants dans le camp de réfugiés de Nour Shams. Une colère de cette jeunesse envers l’occupant de moins en moins dissimulée.
Ce sont des voix minoritaires mais précieuses. Dans un pays traumatisé par les attaques du Hamas, où l’esprit de revanche, voire de vengeance, anime le sommet de l’État et les profondeurs de la société, les pacifistes tentent encore de se faire entendre.
Après l’attaque du Hamas le long de la bande de Gaza, la menace d’un nouveau front contre le Hezbollah plane sur les villages situés à la frontière. La région, une zone d’exclusion militaire, a procédé à l’évacuation de la plupart de ses habitants.
Alors que le chiffre des personnes détenues par le Hamas a été réévalué à 199 et que ce dernier vient de poster une première vidéo d’une Franco-Israélienne prisonnière, les familles font tout pour mettre au centre le sort des leurs, que beaucoup jugent négligé par le gouvernement israélien.
Les Palestiniens d’Israël, qui représentent presque 20 % de la population, rasent les murs, entre crainte d’affrontements communautaires, solidarité interdite avec Gaza et sentiment que le pays les rejette toujours plus.
Des centaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Rabat en solidarité avec le peuple palestinien. Jamais une marche ouvertement critique envers les accords de coopération entre le Maroc et Israël n’avait rassemblé autant de monde.
Dimanche, l’armée israélienne a appelé, une nouvelle fois, la population à prendre la direction du sud. Aucun journaliste étranger n’a été autorisé à entrer dans l’enclave, alors que le bilan s’élève à 2 670 morts, selon le Hamas. C’est par des messages WhatsApp que Mediapart a recueilli des témoignages.
Après l’attaque du Hamas en Israël samedi dernier, l’État hébreu a annulé tous les permis des travailleurs palestiniens originaires de Gaza. Craignant d’être arrêtés ou attaqués, des milliers d’entre eux ont trouvé refuge en Cisjordanie. Ils n’y avaient jamais mis les pieds auparavant.