Au-delà des politiques cyniques ou messianiques qui gouvernent le pays, Israël laisse apparaître un sentiment de défaite et de division. Un désarroi existentiel ancré dans la douleur à vif du 7 octobre, renouvelé par le sentiment d’enlisement à Gaza, et qui demeure, sauf exception, sourd aux souffrances palestiniennes.
Mi-avril, des centaines de colons israéliens ont pris d’assaut, pendant trois jours, la localité située près de Ramallah. La violence devenue système sert à accaparer les terres palestiniennes en enclavant et en isolant ces communautés étranglées par les colonies. Elle explose depuis le 7 octobre.
Alors que plus de 300 drones et missiles se dirigeaient vers le pays, certains habitants de Tel-Aviv se sont résolus, pour la première fois de leur vie, à trouver refuge dans des abris antiaériens en raison de l’attaque iranienne, sans précédent.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël impose des restrictions sans précédent aux Palestiniens qui souhaitent accéder au troisième lieu saint de l’islam, surplombant la vieille ville de Jérusalem. Des musulmans venus du monde entier célébrer la fin du ramadan sont aussi visés.
Des milliers de personnes ont manifesté samedi 6 avril à Tel-Aviv pour réclamer la libération des otages, dont le sort hante la société israélienne, mais aussi pour obtenir la tête du premier ministre Benyamin Nétanyahou, « un danger pour Israël ».
Invasions d’une violence exacerbée, tirs de drones, infrastructures éventrées, fouilles et arrestations multiples : depuis le 7 octobre, la Cisjordanie occupée – et particulièrement ses camps de réfugiés – vit tétanisée par un déferlement de drames divers et de deuils quotidiens. Au total, 456 Palestiniens ont été tués depuis cette date, dont 117 enfants. En parallèle de son invasion sanglante menée à Gaza, l’armée israélienne entend réprimer coûte que coûte une nouvelle génération de combattants palestiniens. Au risque d’enflammer cet état de « guerre ordinaire » qu’elle prétend contenir.
Critiqué de toutes parts pour son offensive meurtrière dans la bande de Gaza, acculé par les récits conspirationnistes qui cherchent à nier les massacres du 7 octobre 2023, l’État hébreu invite des bus entiers de créateurs de contenus à visiter les lieux meurtris pour en abreuver les réseaux sociaux.
Des milliers d’Israéliens, dont une douzaine de ministres, ont appelé à recoloniser Gaza, dimanche 28 janvier lors d’un meeting festif à Jérusalem. En Cisjordanie occupée, dans la partie d’Hébron sous contrôle israélien, symbole de l’apartheid imposé aux Palestiniens, les colons le réclament avec violence.
Reportage au cœur de deux avant-postes illégaux qui surplombent les collines du sud de Hébron, en Cisjordanie occupée, et qui sont tenus par des colons surarmés qui terrorisent la population palestinienne en contrebas, afin de la pousser à fuir pour accaparer ses terres.
Dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, la violence des colons est telle que des bergers palestiniens appellent à l’aide des militants israéliens anti-occupation pour les protéger, ainsi que leurs troupeaux. Comme Sigal Harari, que Mediapart a suivie.
Harcèlement, expropriations, oliviers arrachés… Depuis le 7 octobre, les agriculteurs palestiniens subissent une violence exacerbée des colons mais aussi de l’armée israélienne. Reportage à travers la Cisjordanie.
Les colons sont près de 475 000 à vivre en Cisjordanie occupée. Depuis le 7 octobre, ils multiplient les attaques contre les Palestiniens en toute impunité. Reportage auprès de ceux qui assument, avec l’aval du gouvernement israélien, une colonisation sans fin.
En Cisjordanie occupée, les attaques de colons contre des Palestiniens se multiplient ainsi que les raids israéliens contre des localités arabes. Selon une récente enquête, le soutien au mouvement islamiste a considérablement augmenté.
Le Goush Katif, ancien bloc de colonies juives à Gaza, a été démantelé en 2005. Alors qu’Israël pilonne l’enclave sans répit et que les morts se comptent par milliers, les colons israéliens, idéologiques, nostalgiques ou revanchards, envisagent désormais de s’y installer à nouveau.
Deux mois après l’attaque du 7 octobre, il reste 137 personnes retenues dans l’enclave palestinienne, sans qu’il y ait de négociations en vue. 105 otages ont été libérés lors de la première trêve, en majorité des femmes et des enfants originaires des kibboutz pris pour cibles par le Hamas.
Plus de deux millions de réfugiés vivent dans l’État voisin d’Israël. Ils n’ont jamais oublié leur terre ni leur identité, et considèrent qu’en rappelant au monde la question palestinienne, le 7 octobre a aussi remis au centre celle du droit au retour des réfugiés.