Deux ans après l’invasion totale du pays par l’armée russe, la frontière n’a jamais été aussi étanche entre les deux États, et le rejet, voire la haine, aussi intense. Quelques Ukrainiens se retrouvent pourtant au contact de l’ennemi. Ce sont les interfaces de la guerre. Mediapart les raconte dans une enquête en deux volets.
Quelques espions – c’est déjà le cas –, cinquante démineurs – c’est évoqué – ou deux mille fantassins prêts à en découdre ? Le débat lancé par le président de la République à propos d’un éventuel envoi de « troupes au sol » en Ukraine a un vice originel : personne ne sait de quoi il parle.
Vladimir Poutine a réagi jeudi aux propos d’Emmanuel Macron sur l’éventualité d’envoyer des soldats en Ukraine. Le chef du Kremlin a agité la menace d’une riposte nucléaire dans un discours marqué par une militarisation à outrance de la société russe.
En n’excluant pas l’envoi de troupes sur le sol ukrainien, le président français a suscité la bronca des oppositions, tandis que plusieurs de ses alliés européens se sont désolidarisés. Au lieu de provoquer un débat sérieux, l’évocation désinvolte de cette hypothèse a exposé la division des soutiens de l’Ukraine.
Après deux ans de guerre contre la Russie et alors que le front semble stagner, que peut faire l’Ukraine ? L’historien militaire Michel Goya y répond dans ce nouveau numéro de Retex – et revient sur la déclaration d’Emmanuel Macron, qui a dit lundi ne pas exclure l’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine.
Le 29 décembre 2023, en l’espace de quelques heures, les forces armées russes ont lancé 158 missiles et drones sur six villes ukrainiennes. L’ONG CIR (Centre for Information Resilience) a enquêté sur ces frappes qui ont fait 39 morts et 159 blessés.
Il y a deux ans jour pour jour, le 24 février 2022, les forces armées russes envahissaient l’Ukraine et tentaient de prendre sa capitale, Kyiv. Vingt-quatre mois de guerre plus tard, des milliers de personnes ont défilé en France pour dire qu’elles n’oubliaient pas le combat du peuple ukrainien.
Alors que l’Ukraine vient d’achever une deuxième année de guerre contre la Russie, son horizon géopolitique s’est assombri : les priorités de ses principaux soutiens sont bousculées et le discours des diplomaties occidentales est affaibli aux yeux du monde.
Deux ans après le début de la guerre, Poutine n’a jamais été aussi près de nous faire accepter sa victoire. Pourtant, le bilan de 2023 n’est pas si bon pour Moscou. Le seul succès important de la Russie est dans la guerre de l’information, mais il peut se révéler décisif.
Après deux ans de guerre contre la Russie, des militants de gauche ukrainiens racontent la lutte armée, les difficultés du combat syndical contre la casse sociale et leur regard sur le futur de leur pays alors que le néolibéralisme profite du conflit pour s’imposer.
L’assassinat d’Alexeï Navalny par le régime russe est un choc mais pas une surprise. Il illustre ce moment où un pouvoir criminel s’est transformé en un régime fasciste. La guerre contre tous et l’élimination systématique des voix dissonantes sont les conditions de sa perpétuation. Il est grand temps de réagir à un tel danger.
Le texte réaffirme l’engagement de la France à soutenir l’Ukraine, notamment en lui livrant des équipements militaires. Sa signature intervient à un moment important pour Kyiv, en mauvaise posture sur le plan militaire. Mais les chiffres de l’aide annoncés par Emmanuel Macron sont loin de la réalité.
Le départ du général Valeri Zaloujny était annoncé depuis plusieurs semaines. Il intervient dans un contexte politique et militaire compliqué pour Kyiv.
Les 50 milliards d’euros prévus pour aider le pays pendant quatre ans sont bloqués par la Hongrie de Viktor Orbán. Les États membres de l’UE, accusés de céder aux « chantages » du dirigeant magyar, oscillent sur la conduite à tenir face à lui.
Interpellés par le Comité sur les droits de l’enfant de l’ONU, des représentants russes ont assuré que les transferts d’enfants ukrainiens vers la Russie, qui valent à Poutine un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, relevaient de pratiques « habituelles ».
Graffitis, sabotage, recueil de renseignements sur la présence russe... Dans les territoires ukrainiens occupés, des civils, souvent des femmes, s’activent pour faire tout ce qui peut démoraliser leurs adversaires et aider les forces armées ukrainiennes.