La Cour pénale internationale a annoncé l’ouverture d’une enquête interne, affirmant prendre « très au sérieux » les informations mises au jour par Mediapart et l'EIC sur une série de dysfonctionnements majeurs. « L'inquiétude me gagne », confie la procureure en poste, Fatou Bensouda.
Angelina Jolie, George Clooney, Pierre Omidyar – fondateur d'eBay –, le Qatar… Au cours de son mandat, le premier procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, a laissé Hollywood, la Silicon Valley et certains États utiliser la CPI pour nourrir leur propre vision du monde. Au risque de gager l'indépendance de la Cour.
François Bonnet et Fabrice Arfi détaillent l'importance de nos révélations sur les conflits d'intérêts et les rémunérations cachés à la Cour pénale internationale.
Un document confidentiel de la diplomatie française révèle que la Cour pénale internationale a demandé en avril 2011 de garder prisonnier le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Seulement à cette époque, il n’existait ni mandat d’arrêt ni enquête de la CPI. Révélations sur une opération aux airs de Françafrique.
En 2010, la Cour pénale internationale accusait six responsables kényans, dont l’actuel chef de l’État, Uhuru Kenyatta, de crimes contre l’humanité commis en 2007. La totalité du dossier s’est depuis effondrée. Notre série Les Secrets de la Cour révèle les intrigues de l’ex-procureur Ocampo qui, après avoir inculpé Kenyatta, a œuvré en coulisses pour lui offrir « une sortie honorable ».
L’actuelle porte-parole de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a été discrètement rémunérée par un banquier new-yorkais pour pousser un dossier concernant la cause des Yézidis, selon des documents obtenus par Mediapart et analysés par l’European Investigative Collaborations (EIC).
Les révélations sur la CPI affaiblissent une institution déjà très critiquée. Mais le directeur de l'ONG Human Rights Watch, Ken Roth, continue de défendre « le seul outil » à même d'empêcher une impunité totale.
Un ancien procureur de la Cour pénale internationale qui défend les intérêts d’un homme d'affaires milliardaire, soutien de potentiels criminels de guerre ? C’est l’exploit réalisé en 2015 par Luis Moreno Ocampo sur fond d’après-guerre en Libye. Moyennant 750 000 dollars.
Il s'agit de la plus grande fuite de données sur la justice internationale. Plus de 40 000 documents confidentiels obtenus par Mediapart et analysés par l’European Investigative Collaborations, jettent une lumière crue sur les pratiques de la CPI.