Hamon-Valls : l’éclatement final de la deuxième gauche
Le duel Hamon-Valls marque le brouillage, voire l’éclatement final des cultures traditionnellement distinguées dans la gauche française. Dans une primaire qui confirme le crépuscule européen du social-libéralisme, aucune des alternatives n’est en tout cas exempte de faiblesses ou de contradictions.
UneUne gauche réaliste et crédible contre une gauche utopique cantonnée à l’opposition. C’est ainsi que Manuel Valls a mis en scène, dans son discours de dimanche soir, son duel avec Benoît Hamon au second tour de la primaire. Visiblement, le procédé a d’ores et déjà séduit une cohorte d’éditorialistes, pour qui a suivi la soirée électorale sur les chaînes de télévision. Si on laisse de côté cette grille de lecture biaisée, prétendant distinguer les gens sérieux des marginaux, est-il tout de même possible de repérer deux types de gauches dans l’affrontement entre Valls et Hamon ? La question est d’autant plus troublante que les deux hommes ont commencé leurs carrières militantes au sein du courant de Michel Rocard, qui avait lui-même distingué deux cultures politiques à gauche, lors d’un discours resté fameux au congrès de Nantes du PS en 1977.