Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Selon les auteurs d’« Une histoire du conflit politique », les ressorts du vote RN seraient d’abord socio-économiques, avant d’être identitaires. Une affirmation qui occulte une partie de la réalité, entretient des faux débats et pourrait bien illusionner la gauche.
Keir Starmer a rencontré mardi Emmanuel Macron à l’occasion d’une tournée internationale où il a répété son ambition de négocier un « meilleur Brexit » s’il est élu. Le successeur de Jeremy Corbyn à la tête du Labour propose un agenda peu transformateur.
Le pari de Salvador Allende, celui d’un passage démocratique au socialisme, était-il intenable ? La question, contournée ou délaissée, n’est pas pour autant obsolète. Se préparer à des résistances – pas forcément militaires – reste crucial pour les partisans d’un ordre social alternatif.
Cinquante ans après le coup d’État du général Pinochet, retour avec l’historien Franck Gaudichaud sur l’expérience de l’Unité populaire. En dépit de contradictions internes et de pressions immenses, une tentative originale de transition vers le socialisme démocratique s’est déployée entre 1970 et 1973.
Dès sa naissance, la gauche n’a pas su fournir d’opposition unie et cohérente au régime gaullien. Dans les années qui ont suivi, elle s’est de facto ralliée à la Ve République, avant que le combat pour une alternative constitutionnelle ne renaisse difficilement.
Organiser l’économie à partir des besoins, en se focalisant sur des grandeurs physiques plutôt que leur valeur en monnaie, tel était le projet subversif de ce philosophe des sciences qui eut à affronter les néolibéraux et les fascistes de son temps.
Défenseur fervent du régime pendant les années 1960, Capitant aurait du mal à le reconnaître aujourd’hui. Ou plutôt, il devrait constater que les mécanismes lui ayant donné sa « forme démocratique », en dépit des pouvoirs concentrés par l’exécutif, se sont érodés.
Retour sur l’écriture de la Constitution de la Ve République, élaborée en petit comité et dans l’opacité. Le nouveau texte fondamental, accueilli avec circonspection par les spécialistes, est largement approuvé par le peuple. S’il restait une ambiguïté quant à son sens, elle est tranchée par la révision de 1962.
En mai 1958, des putschistes favorables à l’Algérie française donnent le coup de grâce à la Quatrième République. Si le nouveau régime gaullien se consolidera à leur insu, il leur doit en partie son avènement.
Le politiste Sebastian Roché explique la gravité des propos tenus par les deux plus hauts responsables de la police nationale, en soutien à un policier incarcéré. Sans précédent, ils révèlent selon lui la fragilité politique du pouvoir actuel.
La multiplication des 49-3 et la réforme des retraites ont relancé le débat sur les institutions. Raquel Garrido, députée insoumise favorable à une VIe République, débat avec le député Horizons Laurent Marcangeli, défenseur tempéré du régime actuel.
Qui est le successeur d’Éric Zemmour sur les médias de Bolloré ? Nimbé d’une aura intellectuelle acquise dans son Québec d’origine, Mathieu Bock-Côté martèle un discours hostile au multiculturalisme. Inversant le sens des dominations, il se présente comme une sentinelle antitotalitaire.
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Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.