Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le premier tour de l’élection présidentielle de 2017 est marqué par le niveau historiquement faible de la gauche et l’émergence d’un centre indépendant capable de contester le pouvoir aux blocs de droite et de gauche qui y alternaient jusqu’à présent.
Le recours à la notion de populisme de gauche fait l'objet de vifs débats intellectuels dans le cadre de la campagne présidentielle. Ses partisans l'utilisent dans le but de forger un sujet politique nouveau, articulant des demandes sociales hétérogènes. Cette proposition circule d’autant mieux que la crise de la représentation s’est accentuée depuis 2008. Mais elle n'est pas sans poser problème.
Pour la chercheuse suisse Line Rennwald, ce ne sont pas les électeurs qui ont changé, mais « l’offre » des partis en compétition. Elle souligne le caractère opportuniste des mesures « sociales » défendues par la droite radicale, qui répond à la désaffection des milieux populaires envers la gauche.
Dans cette ville prise en 2014 au PS par l’écologiste Éric Piolle, allié à des membres du Parti de gauche et de différents réseaux citoyens, la droite est largement absente de la campagne. Et toutes les nuances de gauche, depuis les partisans de la France insoumise jusqu’aux socialistes tentés par En Marche, se préparent avec impatience aux recompositions qui suivront le premier tour de la présidentielle.
Les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini proposent une grille de lecture à la décomposition de la scène politique française. Selon eux, la crise actuelle est l’aboutissement d’une vieille incapacité des gouvernants à forger des alliances majoritaires dans le corps social, en appui à la libéralisation du modèle social.
Ces derniers mois, plusieurs juristes et politistes ont produit des analyses dénonçant des politiques européennes à la limite de la constitutionnalité. Les gestions de la crise des dettes souveraines et de celle des réfugiés sont pointées du doigt.
L’enjeu européen n’a jamais bouleversé les structures de la compétition politique en France. Il nourrit pourtant un conflit latent au sein des partis et de l’électorat. Ce conflit sera-t-il encore longtemps absorbé par la traditionnelle opposition droite/gauche ?
Le scrutin législatif aux Pays-Bas est marqué par l’effondrement historique des sociaux-démocrates. Le système partisan néerlandais, plus que jamais polarisé et fragmenté au lendemain de cette élection, est en fait déstabilisé depuis une vingtaine d’années.
La gauche des années 1970 avait su s’approprier le thème de l’identité nationale. Vincent Martigny explique comment la droite a forgé un récit alternatif, laissant beaucoup moins de place au pluralisme culturel.
Pour le chercheur Simon Persico, le retrait de Yannick Jadot en échange d’un accord avec le PS était la solution la plus rationnelle pour EE-LV. Le politiste y voit la conséquence d’une reprise convaincante de l’enjeu écologique par Benoît Hamon. Soulignant la relative jeunesse de l’écologie politique parmi les forces politiques contemporaines, il estime que son avenir s’inscrira nécessairement à gauche.
Dans un régime à bout de souffle, la candidature Macron présente une double originalité. Elle tient d’abord au type de parti qu’il a créé, sorte de firme dévouée à sa seule personne. Elle réside ensuite dans la tentation césariste de son positionnement, en opposition proclamée à un système dont il doit pourtant prévenir l'implosion.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.