Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Avec « Où va la France de Macron ? », le sociologue David Muhlmann propose une analyse marxiste de notre vie politique. Il met en rapport la financiarisation du capitalisme français, le reflux et la métamorphose des luttes sociales, et le tournant autoritaire du pouvoir d’État.
Critiqué de longue date, le régime issu de la Constitution de 1958 – qui fête ce mercredi ses 65 ans – est devenu plus inadapté et dangereux que jamais. Les acteurs de la société civile, syndicats et mouvement pour le climat au premier rang, auraient tout intérêt à s’approprier la revendication d’une nouvelle République.
Presque toute la population de l’enclave arménienne en Azerbaïdjan a fui, plutôt que de vivre (ou périr) sous la férule de l’autocrate Ilham Aliyev. L’Arménie est mise au défi de l’accueil de plus de 100 000 réfugiés.
La planification écologique annoncée à grand bruit le 25 septembre par Emmanuel Macron est éloignée de la véritable ambition planificatrice dont le pays aurait besoin. Tant par le manque de contrôle et de pilotage que par l’absence de vision démocratique.
Isabelle Bonnet publie « Casa Susanna », un document exceptionnel sur l’oasis de joie et de tranquillité trouvée par des hommes se travestissant en femmes, dans les États-Unis répressifs des années 1960, réunis grâce à une revue clandestine.
Selon les auteurs d’« Une histoire du conflit politique », les ressorts du vote RN seraient d’abord socio-économiques, avant d’être identitaires. Une affirmation qui occulte une partie de la réalité, entretient des faux débats et pourrait bien illusionner la gauche.
Keir Starmer a rencontré mardi Emmanuel Macron à l’occasion d’une tournée internationale où il a répété son ambition de négocier un « meilleur Brexit » s’il est élu. Le successeur de Jeremy Corbyn à la tête du Labour propose un agenda peu transformateur.
Le pari de Salvador Allende, celui d’un passage démocratique au socialisme, était-il intenable ? La question, contournée ou délaissée, n’est pas pour autant obsolète. Se préparer à des résistances – pas forcément militaires – reste crucial pour les partisans d’un ordre social alternatif.
Cinquante ans après le coup d’État du général Pinochet, retour avec l’historien Franck Gaudichaud sur l’expérience de l’Unité populaire. En dépit de contradictions internes et de pressions immenses, une tentative originale de transition vers le socialisme démocratique s’est déployée entre 1970 et 1973.
Dès sa naissance, la gauche n’a pas su fournir d’opposition unie et cohérente au régime gaullien. Dans les années qui ont suivi, elle s’est de facto ralliée à la Ve République, avant que le combat pour une alternative constitutionnelle ne renaisse difficilement.
Organiser l’économie à partir des besoins, en se focalisant sur des grandeurs physiques plutôt que leur valeur en monnaie, tel était le projet subversif de ce philosophe des sciences qui eut à affronter les néolibéraux et les fascistes de son temps.
Défenseur fervent du régime pendant les années 1960, Capitant aurait du mal à le reconnaître aujourd’hui. Ou plutôt, il devrait constater que les mécanismes lui ayant donné sa « forme démocratique », en dépit des pouvoirs concentrés par l’exécutif, se sont érodés.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.