Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Trente-quatre ans après son meurtre, l’enquête sur l’assassinat du premier ministre suédois est close. L’occasion de revenir sur une figure de la social-démocratie européenne, qui en incarne la grandeur perdue mais aussi certains renoncements.
Francesca Melandri dynamite la mémoire sélective entretenue sur le passé impérial de l’Italie en Afrique. Son dernier livre pulvérise les couches de silence accumulées depuis l’ère fasciste et combat le révisionnisme historique des années Berlusconi.
Entretien avec Antoine Bristielle et Tristan Guerra, qui analysent les opportunités et les obstacles à une candidature « antisystème ». Ils soulignent que contrairement aux idées reçues, la Ve République est devenue un régime mal adapté aux temps de crise.
Désavoué par les électeurs le 15 mars, voyant sa mort politique approcher, le maire de Lyon a préféré mener son dernier combat en s’entendant avec la droite de Laurent Wauquiez. Une fin de parcours peu surprenante mais médiocre, qui devrait nous inciter à démocratiser nos institutions et les partis politiques.
Quels seront les débouchés politiques de la crise sanitaire et du cortège de désastres sociaux à venir ? Entre restauration néolibérale, fuites en avant autoritaires et tentatives écosocialistes, exploration détaillée des futurs possibles de notre destin collectif.
Une crise inédite et des problèmes radicalement nouveaux. C’est ce qu’Adam Tooze tente de décrire et de comprendre en faisant le pari d’une histoire écrite « dans le flux du changement ». Récit d’une rencontre numérique avec l’auteur du best-seller Crashed, plus que jamais sollicité par les médias internationaux.
Entretien avec la sociologue Sylvaine Bulle, autrice d’une enquête sur des expériences d’autonomie politique. Elle explique comment la pandémie peut renforcer le désir de ne pas être gouverné, et inciter à la recherche d’autres formes de vie.
Emmanuel Macron a lancé plusieurs pistes pour répondre à l’inquiétude de dizaines de milliers d’intermittents qui doivent renouveler leurs droits chaque année. En avril, nous avions fait le point sur la situation du secteur dans l’émission « À l’air libre ».
La souveraineté est abondamment invoquée à travers tout le spectre partisan. Enquête sur un concept chargé de significations historiques et idéologiques bien différentes, qui rendent son maniement délicat.
Une autre intégration européenne, plus solidaire, serait possible. Selon l’économiste Benjamin Bürbaumer, il faut passer par des ruptures unilatérales avec l’intégration existante pour fabriquer « de l’amitié durable entre les peuples ».
La lutte planétaire contre le coronavirus ne signifie pas la fin des rivalités entre grandes puissances. Mais l’épidémie pourrait hâter le déclin relatif des États-Unis, le désarroi stratégique des Européens et l’influence croissante de la Chine.
Le sociologue Razmig Keucheyan explore les pistes ouvertes par la crise sanitaire pour repenser nos besoins. Le défi à relever est double : les satisfaire de manière égalitaire, mais limiter ceux qui ne sont pas soutenables.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.