Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Combattante de l’émancipation, l’Argentine Micaela Etchebéhère l’a été sur le front espagnol contre les troupes franquistes. Évoluant entre les milieux anarchistes et communistes, elle illustre une dissidence de gauche qui se reconnaissait dans la révolution mais pas dans l’autoritarisme. Premier volet de notre série sur les combattants de l’émancipation dans le chaos des années 1930.
Dans les années 2010, d’autres entreprises politiques sont nées de dynamiques comparables à celle de La République en marche. Leurs destins sont contrastés, et révèlent en creux la chance qu’a Macron de pouvoir compter sur les institutions de la Ve République.
Tous les conseils métropolitains ont désormais élu leurs exécutifs. Sur fond d’inertie et de combinaisons baroques, la politisation de ces instances progresse un peu. Mais l’absence de suffrage universel direct apparaît de plus en plus intenable.
Sur l’écologie, la parole de l’exécutif est pauvre, contradictoire et trompeuse. Alors que les signaux d’alerte continuent de se multiplier sur le front climatique, il est temps d’en finir avec les illusions d’une croissance vertueuse dans un mode de production inchangé.
Peu de renouvellement finalement dans ce nouveau gouvernement. Plusieurs femmes élues expérimentées et des profils business, allant d’une banquière à des patrons de grande ou petite entreprise. Plus Roselyne Bachelot…
Si les positions locales des socialistes ont été préservées, cela ne dit pas grand-chose d’une éventuelle « renaissance » nationale. Et les chiffres sont durs. Jamais le PS d’Épinay n’avait contrôlé aussi peu de villes de plus de 30 000 habitants à l’issue d’un scrutin municipal.
Plusieurs ouvrages remettent sur le métier le vieux débat concernant les mérites comparés de l’abstention et de la participation aux élections. Entre défense désenchantée du vote comme outil de « paix civile » et dissidence volontaire au profit d’autres engagements, passage en revue des arguments échangés.
À dix jours du second tour, de nombreuses questions et incertitudes subsistent à propos des élections municipales. Entre-deux-tours à rallonge, abstention, campagne à distance… Tour d’horizon d’un scrutin perturbé par la crise sanitaire, qu’Emmanuel Macron traîne comme un « boulet ».
Trente-quatre ans après son meurtre, l’enquête sur l’assassinat du premier ministre suédois est close. L’occasion de revenir sur une figure de la social-démocratie européenne, qui en incarne la grandeur perdue mais aussi certains renoncements.
Francesca Melandri dynamite la mémoire sélective entretenue sur le passé impérial de l’Italie en Afrique. Son dernier livre pulvérise les couches de silence accumulées depuis l’ère fasciste et combat le révisionnisme historique des années Berlusconi.
Entretien avec Antoine Bristielle et Tristan Guerra, qui analysent les opportunités et les obstacles à une candidature « antisystème ». Ils soulignent que contrairement aux idées reçues, la Ve République est devenue un régime mal adapté aux temps de crise.
Désavoué par les électeurs le 15 mars, voyant sa mort politique approcher, le maire de Lyon a préféré mener son dernier combat en s’entendant avec la droite de Laurent Wauquiez. Une fin de parcours peu surprenante mais médiocre, qui devrait nous inciter à démocratiser nos institutions et les partis politiques.
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Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.