Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Une partie de la gauche radicale aborde la guerre en Ukraine avec des grilles de lecture vieillottes. Celles-ci négligent excessivement la nature des régimes en compétition sur la scène internationale.
Les chercheurs Laurent Lardeux et Vincent Tiberj ont rendu publics les résultats de l’enquête post-électorale Youngelect 2022. Centrée sur les 18-34 ans, elle montre comment leur comportement a différé de l’ensemble de l’électorat. La durabilité de cette spécificité reste en question.
Le chercheur Antoine Dubiau et le journaliste Pablo Stefanoni alertent sur le fait que l’écologie n’est pas vouée à être ancrée à gauche. Des mouvances identitaires, voire fascisantes, peuvent en proposer des versions inégalitaires et excluantes.
La violence dont le présentateur a fait preuve à l’encontre du député Louis Boyard relance les débats internes à LFI sur l’opportunité de participer à l’émission phare de l’empire Bolloré. Et plus généralement, sur l’attitude vis-à-vis des médias infiltrés par l’extrême droite, où les Insoumis se rendent pour capter un maximum d’audience.
Contrairement à ce qu’affirme la secrétaire d’État à la citoyenneté dans une récente tribune, la désobéissance civile n’est pas devenue anachronique en France, pas plus qu’elle n’est en contradiction avec les principes républicains. Du moins, si l’on n’a pas de ceux-ci une vision étriquée.
Pour l’historien Jacques Krynen, un « complexe de supériorité » français a traversé les régimes. Et son soubassement est à rechercher au tournant des XIIIe et XIVe siècles, durant le règne de Philippe le Bel.
En assimilant une partie des manifestants contre les mégabassines à des « écoterroristes », Gérald Darmanin a laissé parler un imaginaire paranoïaque face aux alertes sur l’habitabilité de la Terre. En face, l’écologie partisane patauge dans ses querelles internes.
L’historien Olivier Forlin insiste sur le décalage entre les avancées de la recherche sur le passé fasciste italien et leur négligence ou leur instrumentalisation dans le champ politique. Les années 1990 ont été particulièrement cruciales dans la banalisation du régime de Mussolini.
Après la marche sur Rome, Mussolini a transformé son mouvement en régime. Cette dictature de parti unique a fonctionné à la répression, mais pas seulement. Pendant un temps, il a été capable de créer les conditions d’un relatif consensus, au moins passif, au sein des masses italiennes.
Entre le 28 et le 31 octobre 1922, un mouvement insurrectionnel fasciste menace la capitale du royaume italien, et conduit le souverain à donner les clés du pouvoir à Mussolini. Récit de ce qui a rendu ces journées possibles.
Qu’est-il arrivé à la mobilisation pour une nouvelle Constitution au Chili, immortalisée par un documentaire de Patricio Guzmán qui sort en salles ce mercredi ? Les causes multiples de son échec sont maintenant identifiées, et nourrissent la réflexion sur un éventuel processus constituant en France.
Si l’union formée par la Nupes fonctionne à l’Assemblée nationale et dans la rue contre la politique d’Emmanuel Macron, les enjeux, décisifs, du leadership et de l’ancrage militant seront au menu des prochains mois. État des lieux.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.