Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Alors que les députés vont débattre de l’immigration, nos dirigeants restent prisonniers d’une version classique de la pensée républicaine. Et ignorent un rameau plus critique, attaché à une citoyenneté de la « non-domination ».
Nous vivons dans un « monde de chefs ». Vincent Martigny part de ce constat pour décortiquer la fascination malsaine exercée par de nombreux dirigeants contemporains. Le politiste, auteur du Retour du prince, défend cependant la possibilité d’une « incarnation démocratique ».
En Islande, le tirage au sort a été utilisé pour répondre à une grave crise politique, en nourrissant la réécriture de la Constitution. Mythifié, le dispositif n’a abouti qu’à des résultats modestes. Il témoignait surtout d’une volonté de dépolitisation qui a été déjouée, et qui pourrait se reproduire en France.
Dans In Girum, un livre sur les leçons politiques des ronds-points, l'universitaire Laurent Jeanpierre estime que la contestation des « gilets jaunes » a révélé de nouvelles formes de gouvernement des sociétés, mais aussi un retour du niveau local comme instance de politisation et de mobilisation.
Formé au sein des courants dominants de la science économique, Thomas Piketty en appelle aujourd’hui au dépassement du capitalisme. À gauche, on reconnaît à ce modéré le mérite de « briser le tabou » de la propriété, tout en regrettant parfois un imaginaire social-démocrate « daté ».
Du haut des 1 200 pages de son dernier ouvrage, Piketty fracasse le débat public et politique, en explorant des voies pour « dépasser le capitalisme ». Mais comment mettre en œuvre ces propositions radicales visant à redéfinir la notion même de propriété ? Et suffiraient-elles à détruire les piliers de l’hyper-capitalisme contemporain ?
Spécialiste de la vie politique du Royaume-Uni, Emmanuelle Avril analyse la décision prise par le premier ministre de suspendre le Parlement pour une durée anormalement longue, à quelques semaines du Brexit. Elle souligne le décalage entre sa faible légitimité et sa prétention à accomplir la volonté populaire.
En Chine, 1989 marque avant tout la répression du mouvement de Tiananmen. Mais dans les années qui suivent, le pays va également adopter le système capitaliste. Il le fera d’une façon originale, caractérisée par le maintien d’un parti-État fort. Les défis contemporains auront-ils raison de sa stabilité ?
Trente ans après la chute du mur, que reste-t-il de la « troisième vague de démocratisation » inaugurée par cet événement ? Si l’autoritarisme a progressé, le plus alarmant réside dans la perte de substance des démocraties les plus anciennes.
L’autonomie du Cachemire a bien été suspendue, comme l'avait annoncé le gouvernement indien en début de semaine. Entretien avec la chercheuse Charlotte Thomas, pour comprendre ce qui va changer pour un État déjà sous tutelle. La mesure, juge-t-elle, est tout à fait conforme au projet politique de Narendra Modi.
Il a suffi de quelques victoires, de Lisbonne à Madrid, pour que la renaissance de la social-démocratie soit annoncée. Elle traîne cependant un lourd passif. Échange entre Pervenche Berès, ancienne eurodéputée socialiste, et Emmanuel Maurel, eurodéputé insoumis.
Premier volet de notre série sur le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin. L’unification de l’Allemagne s’est soldée par le triomphe du modèle de l’Ouest, sans égard pour les partisans d’une « troisième voie ». Au-delà du régime communiste de la RDA, c’est la culture d’un pays entier qui fut reniée en bloc. Analyse, et entretien vidéo avec Nicolas Offenstadt.
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Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.