Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
À la suite des interpellations de François Ruffin sur les performances insuffisantes de la Nupes dans la France « des bourgs et des champs », une question stratégique resurgit : comment se reconnecter à la diversité des milieux populaires, pour gagner et ne pas les laisser à l’extrême droite ?
Une note produite pour le Conseil d’analyse économique suggère plusieurs pistes pour casser le « cercle vicieux » de l’abstention électorale. La stratégie : agir à court terme sur les coûts de la participation et à long terme sur ce qui nourrit le désenchantement civique.
Guillaume Ancelet et Marine Tondelier, candidats malheureux de l’union de la gauche dans des terres où l’extrême droite prospère, racontent leur expérience du terrain. Avec l’historien Roger Martelli, ils esquissent les conditions pour reconquérir l’électorat perdu par le camp de l’égalité.
La cohérence du camp anti-impérialiste, a priori uni par son rejet des blocs militaires, a été mise à l’épreuve par l’invasion de l’Ukraine. Certains refusent les livraisons d’armes, craignant l’engrenage d’un conflit interimpérialiste, tandis que d’autres estiment incontournable cette solidarité.
Malgré l’absence de majorité absolue à l’Assemblée, une réforme du mode de scrutin aux législatives serait toujours utile. Celui qui est en vigueur continue à produire des effets problématiques, tandis qu’un passage à la proportionnelle pourrait procurer des avantages supplémentaires.
D’abord focalisé sur les intérêts sécuritaires du régime russe, le discours médiatique a intégré les motivations identitaires qui ont pu inciter à l’invasion de l’Ukraine. Nos invitées Aude Merlin et Juliette Faure, politistes et spécialistes de la Russie, analysent avec nuance cette dimension du conflit.
Le second tour des législatives a confirmé la radicale nouveauté du paysage politique français depuis 2017. La majorité relative dont Emmanuel Macron doit se contenter génère cependant une situation pleine d’inconnues.
Entretien avec Alex Mahoudeau, auteur de « La Panique woke ». Il montre comment des militants pour davantage de justice font l’objet de polémiques apparemment absurdes, dont la nature et les conséquences sont extrêmement politiques. Les manières de les affronter sont multiples, assure-t-il.
En renvoyant la Nupes à l’extrême gauche, la Macronie prétend englober la sensibilité sociale-démocrate. Il ne s’agit pourtant que d’un avatar dévitalisé de ce courant intellectuel et politique. Pour plusieurs de ses figures historiques, la stratégie réformiste n’impliquait pas la disparition d’un objectif de transformation sociale.
Les législatives ont confirmé un nouvel ordre électoral dominé par des forces nouvelles ou longtemps éloignées du pouvoir. La gauche devra ses sièges supplémentaires à sa dynamique de rassemblement, et l’extrême droite à son ancrage toujours plus affirmé.
Dans les années 1970, le programme commun fut rejeté par des membres du PS imprégnés de culture anticommuniste. Ils ne trouvèrent aucun espace pour une quelconque « troisième voie ». À cinquante ans de distance, le même défi se pose aux contempteurs de la Nupes.
Dans la 14e circonscription du Rhône, le remplaçant du candidat déchu Taha Bouhafs fait campagne sur le nom de Mélenchon et sur son ancrage local, et préfère rester discret sur la ligne identitaire du Parti communiste local.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.