Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Les résultats de l’élection présidentielle de 2022 ont confirmé l’entrée dans une nouvelle ère politique. Elle se caractérise par un risque de sous-représentation massive et durable de pans entiers de l’électorat.
Entretien avec Benoît Pélopidas, qui détaille les vulnérabilités auxquelles nous expose la dissuasion nucléaire. Ce chercheur indépendant souhaite que le débat se déverrouille sur les politiques de défense et les armes les plus adaptées aux menaces identifiées (ou imaginables à plus long terme).
L’élection du président sortant s’annonce plus serrée, voire plus incertaine qu’en 2017. En cause : la progression de l’extrême droite et la proportion d’électeurs qui pourraient choisir de s’abstenir ou de voter blanc ou nul.
Dans de nombreuses démocraties, les forces de transformation sociale et écologique s’interrogent sur leur avenir. Elles sont confrontées à des défis semblables : la prise en tenaille par les identitaires et les néolibéraux, le difficile dosage entre crédibilité et radicalité du projet, et des ancrages abîmés dans la société.
Le président sortant aurait bien vu la maire écologiste de Strasbourg ouvrir son meeting du 12 avril. Jeanne Barseghian explique pourquoi elle a refusé, en dépit de son appel à faire barrage à Marine Le Pen au deuxième tour.
Après le score décevant du candidat d’Europe Écologie-Les Verts, le politiste Bruno Villalba, auteur de « L’Écologie politique en France », expose les raisons pour lesquelles le parti reste en difficulté lors des élections décisives pour le pouvoir national.
Le séisme électoral de 2017 n’était pas une aberration. Le premier tour de l’élection présidentielle a confirmé l’entrée dans un nouvel ordre électoral, structuré au niveau national par le macronisme, une extrême droite à des niveaux inédits, et une gauche dominée par sa composante « rouge-verte ».
Par crainte de l’extrême droite ou insatisfaction vis-à-vis de la campagne de Fabien Roussel, des communistes donneront dimanche leur voix au leader de l’Union populaire. En dépit des relations houleuses qui persistent entre les deux formations jadis alliées, aujourd’hui concurrentes.
À une semaine du premier tour de la présidentielle, les réunions publiques d’Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Philippe Poutou étaient hantées par l’option du vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Lui estime avoir sauvé « l’humanisme radical » de la disparition.
Des sarkozystes, d’ex-socialistes, Jean-Pierre Chevènement ou Éric Woerth : tous soutiennent le président sortant. Le phénomène trahit l’essoufflement des forces dirigeantes de la Ve République, et les renoncements passés de la social-démocratie.
Les crises et les états d’urgence successifs, les dérives du système médiatique et l’inaction de la classe politique vis-à-vis d’une abstention croissante se conjuguent pour dissiper l’intérêt d’habitude suscité par l’élection reine de la Ve République.
Les crises du capitalisme ont conduit au retour de la notion de planification, y compris parmi les candidats les moins critiques de l’ordre économique existant. La version la plus ambitieuse est défendue par Jean-Luc Mélenchon, même s’il reste des ambiguïtés dans son programme.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.