Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le politiste Christophe Bouillaud compare les profils d’Emmanuel Macron et de Matteo Renzi. Si le parallèle est éclairant, il comporte aussi des limites. Venu de la noblesse d’État, Macron semble beaucoup moins prêt à renouveler réellement le personnel politique autour de lui.
La victoire d’Emmanuel Macron s’inscrit dans une longue phase de recomposition de l’ordre électoral français, sans y mettre un terme. Le mois prochain, les élections législatives vont à nouveau mettre à l’épreuve les forces politiques prétendant être compétitives pour l’accès au pouvoir.
Le député européen, proche de Benoît Hamon, appelle à la création d’un « nouvel espace politique » avec les écologistes. Entre socialistes, pro- et anti-Macron, il juge que « la clarification aura lieu », sans doute après les législatives. Il analyse les raisons de la défaite historique du PS et du succès de la France insoumise.
Quand un régime politique craque et se transforme, il est tentant de rencontrer l’historienne, qui a documenté comme personne les épreuves et les mutations du temps présent, notamment la fin de la IVe République.
Dans les métropoles gagnantes de la mondialisation, les votes divergent de ceux du reste du pays. Le FN y est plus que jamais sous-représenté, et la gauche y progresse ou résiste plus qu’ailleurs. Macron y apparaît comme un médiateur entre les élites du marché et celles du savoir.
Au lendemain du premier tour, retour sur la notion de populisme de gauche avec Christophe Ventura, chercheur à l'Iris, spécialiste de l’Amérique latine, ancien secrétaire national du PG à l'international et soutien de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle.
Le premier tour de l’élection présidentielle de 2017 est marqué par le niveau historiquement faible de la gauche et l’émergence d’un centre indépendant capable de contester le pouvoir aux blocs de droite et de gauche qui y alternaient jusqu’à présent.
Le recours à la notion de populisme de gauche fait l'objet de vifs débats intellectuels dans le cadre de la campagne présidentielle. Ses partisans l'utilisent dans le but de forger un sujet politique nouveau, articulant des demandes sociales hétérogènes. Cette proposition circule d’autant mieux que la crise de la représentation s’est accentuée depuis 2008. Mais elle n'est pas sans poser problème.
Pour la chercheuse suisse Line Rennwald, ce ne sont pas les électeurs qui ont changé, mais « l’offre » des partis en compétition. Elle souligne le caractère opportuniste des mesures « sociales » défendues par la droite radicale, qui répond à la désaffection des milieux populaires envers la gauche.
Dans cette ville prise en 2014 au PS par l’écologiste Éric Piolle, allié à des membres du Parti de gauche et de différents réseaux citoyens, la droite est largement absente de la campagne. Et toutes les nuances de gauche, depuis les partisans de la France insoumise jusqu’aux socialistes tentés par En Marche, se préparent avec impatience aux recompositions qui suivront le premier tour de la présidentielle.
Les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini proposent une grille de lecture à la décomposition de la scène politique française. Selon eux, la crise actuelle est l’aboutissement d’une vieille incapacité des gouvernants à forger des alliances majoritaires dans le corps social, en appui à la libéralisation du modèle social.
Ces derniers mois, plusieurs juristes et politistes ont produit des analyses dénonçant des politiques européennes à la limite de la constitutionnalité. Les gestions de la crise des dettes souveraines et de celle des réfugiés sont pointées du doigt.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.