Les résultats du premier tour des municipales signent, sans surprise, le divorce d’une partie de l’électorat de gauche avec la politique du gouvernement. Une rupture progressive depuis deux ans, à laquelle l’exécutif veut répondre par plus de « justice sociale », tout en préparant 50 milliards d’euros d’économies.
Sur fond de forte abstention, le Front national confirme sa progression des derniers scrutins. Il arrive en tête dans plusieurs villes, en particulier dans le sud-est où il balaie la droite. Il remporte dès le premier tour Hénin-Beaumont.
Le premier tour des élections municipales a rendu son verdict et il est national. Le Parti socialiste et donc le gouvernement et le président de la République subissent la sanction qu'ils espéraient éviter. L'UMP ne capitalise pas franchement sur cet échec. Mais le Front national en fait son miel. Au-delà de la victoire de Steeve Briois dès le premier tour et de ses bons résultats dans plusieurs autres villes, le FN a déjà fait élire 456 représentants dans les conseils municipaux...
Dans le XIIe et le XIVe, les listes UMP-MoDem-UDI arrivent loin derrière les candidats socialistes. Ces deux arrondissements de la «reconquête» sont indispensables pour faire basculer la majorité.
Quand ils se présentaient en autonomie des socialistes au premier tour, écologistes et Front de gauche se situent autour des 10 %, voire plus. A Grenoble, ils ont fini en tête, mais n'en tirent pas les mêmes enseignements.
Après dix-neuf ans, le maire socialiste Michel Destot passe la main. Alliés au parti de gauche et à des associations de citoyens, les écologistes rêvent de prendre la municipalité et d'en faire l'exemple d'une alternative politique au PS. Sur la liste UMP-UDI figure Alain Carignon, l'homme politique le plus condamné de France.
Pour les socialistes, Quimper fait figure de test. Le maire sortant, Bernard Poignant, conseiller à l’Élysée, s’y présente pour un quatrième mandat. Mais l’abstention rend le résultat très incertain dans une ville tranquille où plane l’ombre de Vincent Bolloré.
Selon une étude réalisée dans les exécutifs municipaux des 50 plus grandes villes françaises, seuls 9 % des maires adjoints sont issus de la diversité : 7 % d’élus d'origine maghrébine, 2 % d’élus noirs et 0,1 % d’élus d'origine asiatique. En derniers de la classe, Bordeaux, Lyon, Toulon et Dunkerque.
Dans les 13e et 14e arrondissements marseillais, fief socialiste, malgré la présence de Pape Diouf, les regards sont braqués sur le Front national, qui surfe sur l’extrême défiance à l’égard des politiques.
Pour gagner une ville ou garder leur siège, les candidats du parti socialiste aux municipales tentent de conjurer désaffection de leurs électeurs et vote sanction en accentuant le caractère local de leurs campagnes. Reportages à Aulnay-sous-Bois, Toul et Le Mée-sur-Seine, trois villes moyennes où le scrutin des dimanche 23 et 30 mars s'annonce très serré.
Ils sont maliens, tunisiens, chiliens, canadiens ou français. Médecins, agents de nettoyage, mécaniciens ou pâtissiers. Quarante-cinq personnes se sont portées candidates sur la liste des Sans-Voix à Paris (XVIIIe). Portrait vidéo d'une initiative plurielle et citoyenne.
Six candidats : du jamais vu à Hayange (Moselle), la ville des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal que le gouvernement socialiste n'a pas pu sauver. Le maire sortant, un socialiste, vise un quatrième mandat. Mais son bilan n'est pas très bon. Le Front national a fait de la ville un de ses objectifs. Les divisions et le nombre de listes rendent le résultat final incertain.
Face au maire UMP Édouard Philippe (44 ans), la gauche présente deux candidats aux profils inédits : une communiste de 45 ans, Nathalie Nail, qui entend renouer avec l’histoire rouge de la ville, et un ancien président d’université noir de 49 ans, Camille Galap, vainqueur inattendu d’une primaire ouverte socialiste.
À l'heure de faire son bilan et, peut-être, de rempiler pour six ans, le sénateur-maire UMP de Marseille peut se vanter d'avoir coulé sa ville dans le béton. Une histoire politique et de petits arrangements entre gens bien introduits. En partenariat avec le mensuel Le Ravi.
Proches des uns et des autres ou “fils et filles de” imposés à la dernière minute, sans compter les recalés qui se plaignent, la séquence va laisser des traces pour le candidat PS. Dans son équipe, on est fort pressé de tourner la page.