Syndicat majoritaire chez EDF, la CGT se trouve prise en porte-à-faux face aux derniers mouvements sociaux. «Nous sommes pris entre Sud et la direction», reconnaît un délégué syndical. Mais les salariés rendent aussi le syndicat comptable des changements intervenus dans l'entreprise publique au cours des cinq dernières années, et du malaise qu'ils ressentent face aux évolutions. Des non-dits pèsent car il y a bien eu un «deal» entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault au printemps 2004 au moment du changement de statut. Et le président de la République n'a pas respecté ses engagements. Enquête.
Selon les informations de Mediapart, les services secrets français ont mené en 2002 une opération de représailles – «casser des genoux» – contre des militaires pakistanais suspectés d'être impliqués dans l'attentat de Karachi. Le 8 mai 2002, cet attentat fit quatorze morts dont onze Français, employés de la Direction des chantiers navals (DCN). L'opération a été le fait du service «Action» de la Direction générale des services extérieurs (DGSE). Cette information a été confirmée le 14 mai devant un juge antiterroriste par l'ancien agent de la DST, Claude Thévenet. Ce dernier a reconnu être l'auteur du fameux rapport «Nautilus»: il révèle que l'attentat aurait été causé par le non-versement de commissions dues par l'Etat français, sur fond de règlement de comptes entre chiraquiens et balladuriens. C'est aujourd'hui la thèse privilégiée par les juges. Une thèse qualifiée de «grotesque et de fable» par le président de la République. Jointe par Mediapart, Sandrine Leclerc, fille d'une victime, se dit «très fâchée et même en colère contre Nicolas Sarkozy».
EDF réalise désormais la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger. Mais cette conquête internationale s'est faite au prix fort. Dernier exemple en date: British Energy. Le groupe nucléaire britannique a été racheté au moins 50% trop cher. Y a-t-il une fatalité à ce que le groupe français surpaye toutes ses acquisitions? Cette affaire ravive les mauvais souvenirs liés au rachat d'Edison en Italie. Le groupe a failli s'y ruiner. Un rapport d'audit a été réalisé sur cette opération italienne. Il conclut, selon nos informations, à l'existence d'une manipulation de cours et de délit d'initiés.
L'affaire de Karachi qui préoccupe tant l'Etat est apparue au détour d'une enquête financière, qui recèle bien d'autres scandales, largement évoqués par Mediapart voilà déjà neuf mois. Les investigations des juges, saisis d'un dossier de corruption dans le milieu de l'armement français, font resurgir le spectre de «rétrocommissions» versées en marge des marchés militaires, et les soupçons de financement politique.
Mediapart peut révéler l'identité de l'auteur du rapport «Nautilus», une note anonyme saisie à la Direction des constructions navales (DCN) qui affirme que l'attentat de Karachi de 2002 était lié à une affaire de commissions occultes impliquant des hommes politiques français. Il s'agit de Claude Thévenet, un ancien membre des services secrets français. Longtemps employé par la DCN (rebaptisée DCNS), il a reconnu devant un juge antiterroriste, le 14 mai, être l'auteur de ce document. Et l'a confirmé à Mediapart. L'enquête sur l'attentat est ainsi relancée. Elle prend la tournure d'une affaire d'Etat, suivie de près à l'Elysée et susceptible d'impliquer plusieurs hauts responsables politiques français. A commencer par l'ancien premier ministre Edouard Balladur et son protégé de l'époque, Nicolas Sarkozy.
Ce devrait être un plébiscite. Le 17 juin, EDF lance un grand emprunt national à destination des particuliers. La direction du groupe d'électricité veut faire de cette levée de fonds une opération de communication pour affirmer son statut d'entreprise préférée des Français. Peu de chose pourtant subsiste de l'ancienne entreprise publique. Avec l'accord des responsables politiques, EDF a été démantelé, éclaté en morceaux pour répondre aux impératifs de la concurrence de Bruxelles. «Je ne pensais pas que cela arriverait», constate aujourd'hui l'ancien patron d'EDF, Marcel Boiteux (vidéo). Enquête.
Le député (UMP) et maire de Chambourcy, Pierre Morange, peut dormir tranquille. Le procureur de Versailles, Michel Desplan, qui avait déjà classé sans suite en janvier dernier des accusations d'emploi fictif visant le parlementaire, a assuré, lundi 15 juin, dans un courrier adressé à l'avocat de l'élu des Yvelines, qu'il n'y aurait aucun complément d'enquête au lendemain des révélations de Mediapart. Joint mercredi après-midi, le procureur nous a précisé que «l'infraction était insuffisamment caractérisée».
Depuis 2005, le nombre d'enfants handicapés fréquentant l'école de la République a augmenté de 30%. Mais derrière cette politique volontariste affichée par le gouvernement, l'aide aux enfants handicapés est assurée par des contrats précaires, souvent sans formation, ni avenir. 30.000 emplois de vie scolaire (EVS) verront ainsi leur contrat s’arrêter le 30 juin prochain. Alors, le 17 juin, les EVS se rassembleront devant les Pôles Emploi dans tous les départements pour «dresser des murs de la honte».
«Véronique Morange n’a jamais été l’assistante parlementaire de son mari.» Armelle Péricard, une ancienne collaboratrice du député UMP Pierre Morange (photo), confirme, dans un entretien à Mediapart, les accusations d’emploi fictif portées à l'encontre du parlementaire des Yvelines. Le député Morange crie, de son côté, au complot politique. «Je souhaiterais une présentation des comptes bancaires de ma femme et l’on verrait qu’il s’y trouve des subsides versés par certains de mes adversaires politiques», affirme-t-il à Mediapart.
En août 2008, Nicolas Sarkozy s'était toutefois invité à une AG des copropriétaires du cap Nègre (au Lavandou) pour appuyer la position de sa belle-famille, les Bruni-Tedeschi, lesquels possèdent une splendide résidence dans cette commune. Requis par le président pour s'occuper de cette affaire du plus haut intérêt, le préfet du Var avait soutenu mordicus l'intervention des Bruni-Sarkozy. Mais, un an plus tard, ce dossier de tout-à-l'égout n'est toujours pas réglé. Et le préfet en question, Jacques Laisné, vient d'être muté par un décret signé Nicolas Sarkozy. Sans autre raison apparente et sans nouvelle affectation... Enquête.