Après une longue incertitude, le tribunal de Strasbourg a décidé lundi que l’entreprise de sidérurgie, symbole de l’échec industriel français, ne sauverait que 144 postes sur 696. Le gouvernement a beau annoncer vouloir saisir la justice contre l’actionnaire, il se réveille bien tardivement.
À l’issue de son déplacement dans l’archipel, la ministre des outre-mer a annoncé la tenue d’une « consultation » locale sur le projet d’accord de Bougival, pourtant rejeté par le Front de libération nationale kanak et socialiste. Le pouvoir macroniste s’enferre dans sa méthode délétère.
Grâce à ses alliés actifs de droite et tacites du centre, l’extrême droite est parvenue à faire voter une proposition de résolution revancharde suintant le ressentiment. Dans l’incapacité de la France à reconnaître le fait colonial, le laisser-faire du président est patent.
Emmanuel Macron et Gérald Darmanin au chevet du condamné, les groupes Accor et Lagardère en soutien, des télévisions qui occultent largement la gravité des faits : l’incarcération de Nicolas Sarkozy révèle, comme jamais, la panique d’un petit monde puissant qui désire ni plus ni moins que le retour des privilèges.
Le président de la République estime que les forces politiques qui n’acceptent pas ses choix « sont les seules responsables du désordre ». Incapable de la moindre remise en question, il continue d’asséner ses leçons dans l’espoir de se dédouaner du pire en préparation.
La reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, cinq jours après sa démission, est stupéfiante parce qu’insensée. Le président de la République a définitivement renoncé à aligner ses décisions sur les aspirations populaires. Seule compte à présent la conservation du pouvoir.
Sourd à la censure de son gouvernement précédent, Emmanuel Macron a renommé une équipe quasi identique et rappelé Bruno Le Maire. Au-delà même d’une chute qui semble inéluctable, la crise politique prend une dimension nouvelle. Déjà, Bruno Retailleau et LR menacent de claquer la porte.
Le ministre de la justice, qui a autorité sur les procureurs et sur l’administration pénitentiaire, a vu l’ancien président en toute discrétion après sa condamnation, selon « Le Nouvel Obs ». Mais de quoi ont-ils bien pu parler ? Il l’a vu comme simple ami, rassure un proche.
Les images d’un homme narguant et semant la police de l’immigration dans la ville de Chicago font le tour du monde. Elles surviennent peu après une campagne nauséabonde comparant les immigrés aux Pokémon, et font un bien fou.
L’ancien président de la République a donné dimanche une interview au « Journal du dimanche », avec cette citation pour titre : « Ce n’est pas moi qui suis humilié, mais la France ». Il faut le prendre au mot : rarement une affaire aura autant avili une démocratie.