Élu depuis 100 jours, le président d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro voit déjà sa crédibilité mise à mal par des soupçons de corruption et par ses liens avec des milices armées. Pour détourner l’attention, Bolsonaro suscite depuis trois mois des polémiques incessantes via Twitter. Ses partisans l’ont surnommé « le mythe ». Mais qu’y a-t-il derrière le mythe ?
La recherche a évolué
Aidez-nous à l’améliorer en répondant à quelques questions
Jair Bolsonaro a limogé lundi son ministre de l’éducation Ricardo Vélez. Un épisode de plus dans la longue liste des conflits internes au gouvernement, qui s’étalent publiquement depuis le début du mandat du président.
Fortement engagée dans la lutte pour les droits des minorités, la conseillère municipale de Rio de Janeiro a été tuée le 14 mars 2018. L’enquête avance mais la question de savoir qui a commandité l’assassinat est toujours en suspens.
Le 28 octobre dernier, Jair Bolsonaro gagnait l’élection présidentielle brésilienne après une campagne axée sur un discours fascisant, marqué par les provocations racistes, misogynes et homophobes. Le gouvernement, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, confirme une combinaison de néolibéralisme et d’autoritarisme répressif. Parallèlement est en train d’émerger un scandale dans lequel le fils du président est impliqué.
Le fils aîné de Jair Bolsonaro, Flávio, qui doit prendre ses fonctions de sénateur au 1er février, se retrouve au centre d’un scandale financier impliquant son ancien attaché parlementaire. Les révélations se succèdent mais, pour l’instant, le président brésilien préfère garder le silence.
Le nouveau pouvoir brésilien entre officiellement en fonctions mardi 1er janvier. Entre son passage dans l’armée, certaines lectures d’extrême droite, un libéralisme économique plus ou moins assumé, le modèle américain de Donald Trump et sa propre famille, Jair Bolsonaro compte de nombreuses sources d’inspiration pour nourrir sa politique de « guerre culturelle ».
Dans le Complexo de Alemão, un dédale de favelas dans le nord de Rio, ils sont 55 % à avoir voté pour Jair Bolsonaro début octobre. À l'approche du second tour de la présidentielle ce dimanche, notre envoyé spécial a arpenté ces collines, autrefois acquises au Parti des travailleurs de Lula.
Jair Bolsonaro est depuis trente ans un défenseur acharné de la dictature militaire. Aux portes de la présidence brésilienne, il s'est entouré d'anciens généraux et officiers et a le soutien des puissantes églises évangéliques. L'accumulation de crises depuis 2013 a préparé son accession au pouvoir, qui pourrait signifier la fin d'une parenthèse démocratique ouverte en 1985.
Le premier tour de l'élection présidentielle brésilienne a éclipsé les résultats des autres scrutins qui se tenaient ce même jour. Le 5 octobre, les Brésiliens ont élu un Congrès fédéral farouchement réactionnaire. Principaux vainqueurs : les policiers, les évangéliques et les représentants de l'agro-business qui auront les moyens de ligoter la future présidence.