Affaibli par l’affaire Benalla, Emmanuel Macron pensait profiter de la rentrée pour reprendre la main. Mais entre une croissance revue à la baisse et un ministre symbole démissionnaire, il apparaît dépassé.
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Emmanuel Macron, révèle l’affaire Benalla, vit dans l’illusion de la toute-puissance infantile. Ce président n’admet aucune limite à l’exercice de ses pouvoirs ni à l’expression de ses désirs. Tableau clinique, politique et littéraire.
Le journal Vanity Fair raconte, avec une cascade d’anecdotes à l’appui, le mépris affiché à l’égard de la presse par le chef de l’État et ses proches lieutenants.
Khélifa M. raconte comment le 1er mai, au Jardin des plantes à Paris, Alexandre Benalla et Vincent Crase l’ont violemment interpellé. À la suite de la diffusion de ces vidéos par Mediapart, le parquet de Paris a élargi l’enquête à ces nouveaux faits. Auditionné dans le cadre de l'enquête, Khélifa M. annonce vouloir déposer plainte.
Plusieurs hauts fonctionnaires jugent « légitimes » les violences commises le 1er mai dernier par l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron et justifient ainsi l’absence de procédure à son encontre. À leurs yeux, le seul problème, c’est qu’il n’était ni policier ni gendarme.
Comme le manifestant de la place de la Contrescarpe, Alexandre Benalla a défait le président d’un seul coup, et plus accompli en une journée que toutes les critiques adressées au chef de l’État depuis un an. Et toutes sirènes hurlantes, il a conduit Emmanuel Macron jusqu’à ce moment où un président perd à la fois la confiance des électeurs et sa crédibilité en tant que narrateur politique.
Dans une carte révélée par Le Canard enchaîné, le préfet de police de Paris a remercié fin janvier son « cher ami » Alexandre Benalla, alors qu'il a affirmé devant les parlementaires ne pas vraiment le connaître.
Alexandre Benalla n’était pas le seul pivot de l’équipe de sécurité d’Emmanuel Macron. Mediapart reconstitue le réseau informel de ces conseillers de l’ombre du président, et révèle l’existence d’un autre de ses membres, Alexandre Carayon, placé au renseignement et à la lutte contre le terrorisme. Des « copinages malsains » au cœur de l’Élysée.
Cherchant à minimiser l’affaire Benalla, la secrétaire d’État Marlène Schiappa avait affirmé que le sujet n’intéresse pas « les gens ». Mediapart a arpenté sa ville du Mans, des beaux quartiers à une base de loisirs plus populaire. Beaucoup se disent blasés de la politique, de l’« ancien » comme du « Nouveau monde ».
Les dix jours d’auditions à l’Assemblée et au Sénat ont permis de retracer plus précisément la chronologie de l’affaire impliquant l’Élysée, mais surtout de soulever les incohérences sur la « sanction » prononcée par le Palais ainsi que les zones d’ombre sur le rôle tenu par l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. L'enquête du Sénat reprendra en septembre.